La Cour d’assises du Loiret a condamné un prêtre parisien pour viol et agression sexuelle sur un handicapé sourd et déficient intellectuel habitant la métropole orléanaise. L’ecclésiastique niait les faits : une peine de 5 ans de prison a été prononcée à son encontre.
Fabrice V. , un prêtre parisien âgé de 53 ans, a été condamné ce vendredi soir par la Cour d’assises du Loiret à 5 ans d’emprisonnement. Il a été reconnu coupable de « viol et d’agression sexuelle sur personne vunérable« , en l’occurrence un handicapé sourd et déficient intellectuel, qui a aujourd’hui 49 ans et habite la métropole orléanaise.
Loin des récents scandales d’abus sexuels dans l’Eglise
Le procès, qui avait été reporté l’an passé en raison de l’état de santé de la victime, s’est tenu pendant 2 jours à huis-clos, à la demande de la partie civile défendue par Me Valérie Viala. Le prêtre a toujours clamé son innocence. Son avocat, Me Paul-Albert Iweins a plaidé l’acquittement.
Cette affaire est très éloignée des récents scandales d’abus sexuels qui ont éclaboussé l’Eglise catholique. D’abord parce que la victime, Sébastien, n’était pas mineure au moment des premiers faits mais avait 23 ans. Ensuite parce que la période pendant laquelle se sont déroulés ces faits est singulièrement longue : près de 20 ans, entre décembre 1994 et décembre 2013. Enfin, parce que Sébastien est un homme handicapé, à la fois par sa surdité et par sa déficience intellectuelle.
La notion de consentement au cœur du procès
Les deux hommes se connaissaient depuis leur adolescence : Fabrice V. avait alors 16 ans ; élève dans un lycée catholique, il faisait des visites aux malades de l’hôpital Necker, à Paris – c’est là qu’il a rencontré Sébastien, qui y suivait des soins. Une relation d’amitié s’est ainsi forgée et les deux hommes se voyaient régulièrement à la période de Noël, pendant des années.
C’est à son frère que Sébastien s’est confié un jour, révélant les viols qu’il a subis. Une version qu’a donc toujours démentie le prêtre, ne reconnaissant que des masturbations réciproques et consenties (ce qui n’est même pas d’un point de vue juridique une agression sexuelle) – mais qu’est-ce que le consentement quand on est atteint de surdité et de déficience intellectuelle, avec un niveau d’âge mental correspondant à un enfant de 6 ans selon l’expert psychiatre ?
L’avocat général avait requis 15 ans de réclusion criminelle. La Cour d’assises a finalement été plus indulgente, en prononçant, donc une peine de 5 ans de prison, avec inscription au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles).