Libération des otages à Gaza : Tel-Aviv s’oppose à Washington et Doha

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a clairement annoncé l’absence de cessez-le-feu sans la libération préalable des otages : une posture qui diverge de celles des États-Unis et du Qatar, acteurs clés dans les négociations.

Ce vendredi 3 novembre, lors d’une déclaration télévisée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a esquissé les contours d’une paix « conditionnelle ». Mais face au Secrétaire d’État américain Antony Blinken, il a rejeté toute trêve temporaire sans la libération des otages détenus par le Hamas, et s’est fermement opposé à l’approvisionnement en carburant à Gaza.

La position de Netanyahu aiguise le contraste avec les approches américaine et qatarie. Ces dernières, dans une quête de modération, semblent privilégier un cessez-le-feu rapide pour endiguer l’escalade de violence qui ensanglante la région depuis le 7 octobre dernier. Cependant, le dirigeant israélien demeure inébranlable : aucune paix sans retour des otages. Ce point d’achoppement révèle les fissures dans l’unité traditionnelle entre Israël et ses alliés. Au risque de s’isoler ?

Les Etats-Unis et le Qatar pour un cesser-le-feu immédiat

Car l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat semble primer pour les États-Unis. Une posture partagée par le Qatar, médiateur actif dans ce dossier brûlant. Le petit émirat, seul interlocuteur d’Israël pour faire l’intermédiaire avec le Hamas et négocier la libération des otages depuis quatre semaines, pourrait ne pas apprécier cette prise de position. Car il devient de plus en plus difficile de négocier la survie et la libération des otages à mesure que la mince bande de terre palestinienne s’enfonce dans une guerre urbaine. Pour l’instant, quatre otages ont pu être libérés, via l’intermédiation de Doha. Et dans de nombreuses chancelleries occidentales on compte sur les réseaux de l’Émir Al-Thani pour négocier la liberté de leurs concitoyens, toujours entre les mains du Hamas. Autant de force diplomatiques qui défendent désormais un cesser-le-feu pour laisser une chance aux tractations d’aboutir.

Mais le refus d’Israël d’autoriser l’entrée de carburant à Gaza résonne comme une stratégie de pression supplémentaire sur le Hamas, mais accentue également la crise humanitaire qui sévit dans l’enclave palestinienne. Plus la situation devient critique moins la libération des otages n’aura de chance d’aboutir. Une réalité qui exacerbe les tensions et met à l’épreuve les relations entre les alliés d’Israël sur l’échiquier international.

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