Norm Coleman : « Les maîtres de l’univers sont juifs. C’est nous. » Il appelle à contrôler tout l’espace numérique.

Lors du sommet politique inaugural du Jewish News Syndicate (JNS), l’ancien sénateur républicain Norm Coleman, figure centrale du lobby pro-israélien américain, a affirmé sans détour que « les maîtres de l’univers sont juifs », évoquant l’influence de dirigeants de la tech issus de la communauté juive.

Une phrase qui a non seulement une vision hégémonique assumée, mais sous-entend aussi que le reste du monde — ses idées, ses récits, ses espaces numériques — devrait être structuré, filtré et modéré en fonction des intérêts israéliens.

Une sortie aux relents d’hubris assumé

C’est en ouverture de l’intervention du Premier ministre Benjamin Netanyahu, que Norman Coleman n’a pas hésité à aligner une liste de noms emblématiques de la tech mondiale pour justifier son propos : Sam Altman (OpenAI), Mark Zuckerberg (Meta), Sergey Brin (Google), Jan Koum (WhatsApp)… tous cités comme preuve que les « commandes du monde numérique » seraient entre des mains juives.

« Et quand on y pense, les maîtres de l’univers sont des Juifs. C’est nous. » a-t-il lancé.

La génération Z, TikTok, et la crainte d’une défaite idéologique

Si l’ancien sénateur a tenu de tels propos, c’est dans un contexte d’inquiétude grandissante dans les cercles pro-israéliens américains. Coleman a exprimé sa frustration face à la perception d’Israël parmi les jeunes générations, citant des sondages où plus de 70 % des jeunes démocrates, et 50 % des jeunes républicains, ont désormais une opinion défavorable de l’État hébreu.

Selon lui, cette évolution serait due à l’influence de TikTok, plateforme largement utilisée par la génération Z, où les récits pro-palestiniens domineraient.

« Nous sommes en train de perdre la guerre numérique. Et si on perd la jeunesse, on perd l’avenir d’Israël. »

L’appel à une censure ciblée, au nom d’Israël

Dans un élan sans équivoque, Coleman a exhorté les leaders juifs de la tech à « reprendre le contrôle de l’espace numérique », afin de faire taire les critiques d’Israël et restaurer une narration favorable à ses actions, y compris les plus controversées.

« Nous devons contrôler tous les espaces numériques pour que la vérité prévale sur les mensonges. »

Ce « contrôle » numérique passe, selon lui, par une modération renforcée des contenus perçus comme « hostiles » à Israël. Un appel à la censure revendiqué, qui s’inscrit dans une logique assumée de guerre culturelle et informationnelle.

Propos d’un autre âge, dans un monde hyperconnecté

Ce qui trouble le plus dans les déclarations de Norman Coleman, c’est moins leur tonalité politique que leur vision du monde quasi féodale : une élite éclairée — ici technocratique et religieuse — qui se devrait de guider, filtrer et modeler l’opinion publique globale.

Déclarer en 2025 que « les maîtres de l’univers sont juifs », en plein conflit israélo-palestinien et alors que des millions de civils palestiniens subissent la guerre à Gaza, relève d’une provocation de classe assumée — et, cette fois, on ne pourra pas accuser Alain Soral d’en être l’auteur.

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