Attaques contre X et Telegram : Pour Pavel Durov, la France mène une « croisade contre la liberté d’expression »

Dans un message au vitriol publié sur X le 12 juillet 2025, Pavel Durov accuse Paris de vouloir museler les plateformes numériques échappant au contrôle de l’État. Selon lui, cette stratégie répressive freinerait l’innovation technologique et menacerait la croissance économique. En s’attaquant aux services indépendants comme Telegram, la France risquerait, selon Durov, de dissuader les investisseurs étrangers et de nuire à son image de pays libre et ouvert.

Pressions politiques : des accusations explosives

Le conflit a pris une dimension internationale lorsque Durov a affirmé avoir subi des pressions de la part de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE). Lors d’une rencontre au printemps 2025, le chef du renseignement extérieur, Nicolas Lerner, aurait exigé que Telegram supprime des contenus conservateurs diffusés en Roumanie, à l’approche de l’élection présidentielle.

Durov, qui dit avoir catégoriquement refusé, a répliqué : « Nous n’avons pas censuré les voix dissidentes en Russie, en Biélorussie ou en Iran. Nous ne commencerons pas en Europe. » Des propos qui ont immédiatement été relayés par la presse roumaine, et soutenus par des personnalités comme Elon Musk, renforçant les accusations d’ingérence française dans les affaires électorales étrangères.

Une répression déguisée ?

L’arrestation de Pavel Durov à Paris en août 2024, suivie de sa mise en examen pour complicité présumée dans la diffusion de contenus illicites sur Telegram, a intensifié les tensions. Officiellement, les autorités françaises reprochent à la plateforme son manque de coopération dans des enquêtes sur la pédopornographie et les trafics en ligne. Mais pour Durov et ses partisans, il s’agirait surtout d’un prétexte politique visant à affaiblir les acteurs numériques non alignés.

Edward Snowden, exilé en Russie, a dénoncé une « prise d’otage politique ». De son côté, le Kremlin a vivement critiqué ce qu’il qualifie de tentative occidentale de bâillonner les voix dissidentes non soumises aux directives de Bruxelles.

Le chiffrement au cœur de l’affrontement

Au centre de cette bataille idéologique : le chiffrement des messages, pierre angulaire de la politique de Telegram. Durov défend une technologie qu’il juge essentielle pour la liberté d’expression et la protection de la vie privée. Il souligne qu’aucun régime autoritaire ne lui a demandé de compromettre ce système, contrairement à ce que la France semblerait exiger aujourd’hui.

Avec près d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, Telegram incarne pour ses fondateurs un bastion de résistance contre la surveillance de masse. Mais en France, où la législation sur la cybersécurité s’est durcie depuis la loi LOPMI de 2023, ce refus de collaboration est vu comme une menace à la sécurité nationale.

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