Sommet en Alaska – Poutine (+ BRICS) a gagné, Trump n’a pas perdu, les Européens (– Orban et + Zélinsky) sont écœurés

par Dominique Muselet

L’issue du sommet d’Alaska a réconcilié les alarmistes qui, comme moi, craignaient que Poutine ne soit assassiné sur le sol étasunien (on a appris depuis par Big Serge et d’autres, que, pour empêcher cela, Medvedev était assis à Moscou la main sur le bouton nucléaire), et les optimistes qui imaginaient que Trump et Poutine allaient signer un cessez-le-feu qui mettrait fin à la guerre. Elle n’a contrarié que les bellicistes européens et leur exécuteur des basses œuvres ukrainien, dont la survie dépend de la poursuite de la guerre mais qui, de toutes façons, comptent pour du beurre.

Le sommet a permis à Trump et Poutine de renouer les liens et a accouché d’une promesse d’accord de paix qui sera conclu selon les conditions de Poutine. Cet accord, qu’Alexandre Mercouris appelle Istambul +, reprendra les grandes lignes de l’accord d’Istambul dont la signature a été empêchée, en mars 2022, par le britannique Boris Johnson. Dans la conférence de presse, à la fin du sommet, Poutine a spécifié qu’il espérait que ni les Européens ni Kiev ne saboteraient le processus de paix…

Bertrand Badie : On assiste à l’effondrement du système d’alliance, la fin du monde unipolaire

A 7h du matin, le 16 août, franceinfo commentait la rencontre Poutine-Trump en Alaska en présence de l’Ukrainienne de service obligatoire sur tous les plateaux de TV français depuis le début de l’Opération spéciale russe en Ukraine.

L’animatrice est comme d’habitude une propagandiste zélée de l’UE-Macron-Zélinsky, qui usurpe la qualité de journaliste sur un media public qui coûte un pognon de dingue aux Français. Elle essaie, avec entêtement, d’imposer les éléments de langage russophobes qu’elle a reçus de sa direction : le sommet a été écourté, preuve que les rencontres ne se sont pas passées comme prévu, qu’elles ont déraillé.

«Elles se sont passées comme prévu», lui rétorque sans ambages Bertrand Badie, une des seules voix libres et honnêtes qu’on entend sur les médias officiels, peut-être parce qu’il est encore professeur à Science-po. On n’est plus à l’époque où les grands de ce monde pouvaient régler les problèmes du monde en quelques heures, continue Badie. Aujourd’hui ce genre d’évènement est uniquement de la communication. La politique de paix de Trump repose sur la forme (peu importe que les accords tiennent ou pas comme on le voit avec les accords entre la RDC et le Rwanda) et les pourboires (à travers la modulation des droits de douane).

Poutine a eu exactement ce qu’il voulait. Il a été reconnu comme un prince à égalité avec Donald Trump. Il a montré que le mandat abusif de la CPI n’avait aucune valeur. Et il n’y a pas eu de sanctions ni de cessez-le-feu.

La désignation de l’ennemi, ajoute Badie, est un élément essentiel de la géopolitique, et avec Trump l’ennemi change tout le temps. Trump a multiplié les gestes d’amitié envers Poutine et ce sont les Européens et Zélinsky qui apparaissent maintenant comme les empêcheurs de tourner en rond. Trump est dans une diplomatie de la fuite en avant. On assiste à l’effondrement du système d’alliance, la fin du monde unipolaire.

L’animatrice a plus de chance avec les intervenants suivants tous grassement payés pour mentir, et notamment Claude Blanchemaison, le crétin russophobe qui a servi autrefois d’ambassadeur en Russie. «Oui, oui s’empresse d’approuver ce parasite, la rencontre a déraillé…» Mais il souligne tout de même que Poutine a pris l’avantage puisqu’il a réussi à gagner du temps…

C’est vraiment amusant d’écouter tous ces propagandistes qui savent ce que pensent, ce que veulent et ce que ce sont dit, derrière les portes closes, Poutine et Trump, mais qui apparemment ne savent pas du tout que les Russes avancent à toute vitesse sur le front de la guerre. Tout ce blablabla n’a qu’un seul but, dévaluer Poutine et le sommet, mais de manière un peu plus subtile qu’auparavant (à part pour l’Ukrainien de service), ce qui présage tout de même d’un possible retournement de veste, s’il s’avérait que la relation entre Poutine et Trump est vraiment rétablie. D’ailleurs sur cette chaîne, j’ai noté l’autre jour une légère inflexion de la propagande. Le slogan mensonger sur l’isolement de Poutine sur la scène internationale, avait été remplacé par l’isolement de Poutine sur la scène occidentale ou diplomatique.

Ce qui reste vraiment en travers de la gorge des propagandistes du plateau, ce sont les applaudissements de Trump lorsqu’il accueille Poutine sur le tapis rouge. L’animatrice ukrainophile s’empresse de souligner que Trump regrette tellement cet épisode qu’il a été supprimé des reportages sur le sommet (ce qui est probablement faux mais le mensonge et la censure sont les seules armes qui restent à l’Occident). Elle appelle au secours Valery Lerouge, l’envoyé spécial de la chaîne en Russie, que j’ai souvent entendu mentir éhontément depuis Moscou. Personne en France où Macron a interdit RT, Sputnik et tous les médias et journalistes russes, ne s’étonne qu’un soi-disant journaliste français puisse tranquillement diffamer et calomnier Poutine depuis Moscou…

Débarrassés de Bertrand Badie, on se retrouve sur Franceinfo entre russophobes fanatiques et là, quel bonheur, on peut mentir, calomnier, diffamer à cœur-joie, sans risque d’être contredit. Tous ces gens, bien au chaud, sur les plateaux TV, où il est recommandé de déverser sa haine rabique de Poutine (un paria, un terroriste, un manipulateur, Hitler, et j’en passe), n’ont pas une pensée, ni un mot de compassion, pour la génération entière d’Ukrainiens sacrifiée au service des intérêts occidentaux.

On parle aussi économie, enfin si l’on peut dire. Et là, avec l’arrogance bien connue d’un Français qui vit dans un pays (la France) en faillite dans tous les domaines (économique, culturel, sécuritaire, politique, juridique, éducatif, démocratique), Antony Bellanger, éditorialiste de franceinfo, nous ressert le mythe de l’effet dévastateur des sanctions et de la guerre sur la Russie qui, selon lui, ne serait pas en meilleur état que l’Ukraine : «l’économie russe, c’est un vingtième de l’économie américaine. La Russie souffre, elle est à zéro de croissance. Poutine n’a pas compris que par les armes il ne peut rien obtenir.» La Russie, qui est arrivée à la 4e place mondiale après la Chine, les États-Unis, et l’Inde, a eu en 2023, selon Wikipédia, un PIB en parité de pouvoir d’achat de 6 454,74 milliards de dollars et les États-Unis de 27 720,71 milliards de dollars. Ce qui fait 4,5 fois plus et pas 20 fois ! Quand à la croissance, BFM business lui-même reconnait, à regret, que l’économie russe conserve une forte croissance (3,2% en 2024) malgré la guerre en Ukraine. Et c’est justement la supériorité de l’armement russe qui lui permet aujourd’hui de gagner la guerre et de faire la paix à ses conditions.

Bilan des 25 années de pouvoir de Vladimir Poutine

Pour ceux que ça intéresse, voilà la vérité de l’économie russe. Elle nous est livrée par Romain Bessonnet, mais aussi trois chroniqueurs français de Russie : Xavier MoreauFabrice Sorlin et Alexis Tarrade dans un entretien animé par Edouard Chanot de TVL intitulé Poutine, sauveur ou oppresseur de la Russie ?

Romain Bessonnet : Poutine est au pouvoir depuis 26 ans (25 ans de présidence + un an de premier ministre). En 2000, un habitant d’une ville moyenne en Russie avait 110% de moins de pouvoir d’achat qu’un habitant de Toulouse, aujourd’hui c’est 35%. La dépendance aux hydrocarbures est passée de 40% à 15%. Le problème démographique de la Russie, qui devait perdre 1 million d’habitants à partir de 2001, a été largement résolu par des politiques natalistes et de santé publique. Le parlement russe, qui était gangréné par les arrangements de partis et la corruption, a été rationnalisé par l’adoption de la proportionnelle avec une barrière d’entrée de 7%. Cela a éliminé les petits partis liés aux oligarques et il y a maintenant 4 grands partis. La politique russe a aussi été débarrassée de l’influence du grand banditisme. Le taux de pauvreté est passé de 45% à 15%. Le PIB fiscalisé est passé de 11% (sous Eltsine) à 45%. Poutine a donné des règles claires aux acteurs économiques. La Russie a triplé sa production industrielle en appliquant les recettes que nous avons appliquées pendant les 30 glorieuses : planification et investissements étatiques massifs. Les seuls Russes qui ne sont pas contents sont ceux qui nés en 2000 et ne voient pas le travail qui a été fait.

Il y a quelques failles dues notamment à l’immensité du territoire russe. 1. Il y a un déséquilibre d’aménagement du territoire, les infrastructures ont été négligées dans la région asiatique. 2. La population est mal répartie, il y a des zones désertiques comme la Sibérie. C’est pour ça que les Tsars et l’URSS y envoyaient les prisonniers. 3. Et il n’y pas de politique migratoire. La gestion de l’immigration sera le chantier des 5/6 prochaines années.

Les Russes se sentent de moins en moins européens. Ils pensent qu’ils sont une civilisation par eux-mêmes et le rapport à la sexualité, la religion et l’immigration de l’Europe ne leur convient pas, sans compter la russophobie galopante de l’Occident. Le seul problème qui empêche l’intégration totale de la Russie à l’espace de croissance rapide du Sud-est asiatique (la Chine est passée à la voiture autonome, les semi-conducteurs ne sont plus produits en Europe, etc.), c’est que les infrastructures russes vers l’Asie sont encore peu développées, mais cela avance. Les nouvelles usines de drones russes sont entièrement équipées de machines chinoises.

Tout cela explique que le taux de popularité de Poutine atteigne 83% (et le sondeur n’est pas russe !)1

Bientôt une rencontre Zelinsky/Trump/Poutine ?

Un peu plus tard, dans une émission intitulée Bientôt une rencontre Zelinsky-Trump-Poutine ?, LCI, qui a remporté le gros lot en matière de propagande pro-ukrainienne rocambolesque, s’inquiète de ce qui va maintenant arriver à son idole, le T-shirt vert, parangon de la démocratieZélinsky, comme l’appelle le bloggeur Sebastien Sas. La rencontre en Alaska a brusquement ramené le plateau de LCI à la raison. Pour la première fois depuis plus de 3 ans, les hystériques Ukrainiennes de service ont été remplacées par deux Françaises originaires d’Europe de l’est et tout aussi russophobes mais un peu moins bêtes : Adina Revol, une ancienne porte-parole de la commission européenne d’origine roumaine, et Tatiana Pécastaing, une écrivaine d’origine russe et ukrainienne.

Le ton est d’un seul coup beaucoup plus sobre, presque normal. «L’Ukraine veut la paix mais pas à n’importe quel prix» déclare simplement Marianne Kottenhoff, l’envoyée spéciale de la chaîne  en Ukraine, et l’analyste Michel Fayad ose contredire les deux russophobes et rappeler, en mettant quand même les formes, que ce sont les Européens qui ont trahi les accords de Minsk comme l’ont avoué Hollande et Merkel, que la France aurait dû maintenir des liens de communication avec la Russie, que Van der Leyen n’aurait pas dû tout céder à Trump sur les achats des gaz, aux dépens de la France et au seul bénéfice de l’Allemagne qui veut aussi partager le siège de la France à l’ONU et sa capacité nucléaire, et que la Russie n’est pas du tout endettée à la différence des pays occidentaux. Le général Chauvancy, explique désormais tranquillement que finalement c’est normal que Poutine ne veuille par de cessez-le-feu, car cela aurait permis à l’Ukraine de se réarmer, et que c’est très bien que Trump s’oriente plutôt vers un accord de paix… On n’en croit pas ses oreilles !

Il semble donc que sur LCI, une chaîne détenue par un milliardaire qui essaie tout de même de ne pas perdre son public, on a commencé à retourner sa veste tout en continuant de donner des gages à la sacro-sainte russophobie. Franceinfo, qui n’a aucune obligation de résultat, sera comme d’habitude, le dernier média à accepter la réalité.

Résultat des courses, Victor Orban, aux anges, se répand sur les ondes, Macron, qui était sûr, il y a deux jours que Trump voulait obtenir un cessez-le-feu, doit être en train de consulter fiévreusement le cabinet de conseil américain McKinsey, Van der Leyen et les autres chiwawas européens pour savoir ce qu’il doit dire maintenant, et les Européens se raccrochent aux branches en se disant prêts, dans une déclaration de 20 lignes, à faciliter un sommet tripartite en Europe… Pathétique !

Pendant ce temps, on ne parle plus du génocide des Palestiniens

En Palestine, Israël, sous couvert de combattre le Hamas et de distribuer de l’aide humanitaire, continue de répandre la mort par tous les moyens que de fertiles esprits malades peuvent imaginer.

Selon, Sumaya Mohammed, écrivaine et enseignante à Gaza : «Les rapports des Nations unies indiquent le 21 juillet que, depuis la fin du mois de mai, au moins 1057 Palestiniens ont été tués alors qu’ils attendaient de l’aide.

L’OMS a recensé 74 décès dus à la malnutrition en 2025 à la date du 27 juillet, tandis que le Ministère de la Santé a déclaré le 30 juillet que le nombre de décès dus à la famine atteignait 154, dont 89 enfants.

Mourir de faim est la façon la plus humiliante de mourir. La faim ne frappe pas soudainement comme un missile, mais lentement et cruellement, jusqu’à ce que la vie s’éteigne sans bruit.

Israël s’est habitué à tuer des centaines de personnes chaque jour avec des bombes et des obus, mais la faim est son arme la plus abjecte et la plus dégradante.

Chaque victime de la famine ou des balles à Gaza emporte avec elle un peu de notre humanité».

Hommages

En hommage aux soldats ukrainiens sacrifiés sur l’autel des intérêts atlantistes

L’acrobatique danse Hopak interprétée par la compagnie Virsky de Kiev

 

 

En hommage aux enfants palestiniens qui ne danseront plus jamais

Hula Hālau ʻO Kamuela – 2016 Queen Lili’uokalani Keiki Hula

 

 

Via : reseauinternational

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Lire aussi

Les derniers articles