« Transparence » ! A chaque nouvelle affaire, ce mot est agité. Sauf que l’affaire Rugy révèle l’existence d’un territoire entier sur lequel la lumière est bien difficile à faire : celui des frais de bouche et de représentation de nos dirigeants politiques.
Le texte date du 26 février, au Journal officiel. Il est signé du Premier ministre et fait aujourd’hui écho à l’affaire Rugy : « Les dépenses à caractère personnel ou familial des membres du gouvernement (réceptions privées, repas personnels et familiaux, achats personnels, habillement, etc.) ne peuvent en aucun cas être prises en charge par l’État. » Ce même jour, en réponse à une question d’une députée PS, Édouard Philippe révèle que les frais de représentation de ses ministres sont plafonnés à 100 000 € annuels pour un secrétaire d’État, 120 000 € pour un ministre délégué et 150 000 € pour un ministre. Soit une enveloppe de… 12 500 € par mois, 411 € par jour.
VIDE JURIDIQUE
« Nous sommes en 2019, et c’est la première fois que nous avons connaissance de ces montants ! » s’étonne Matthieu Caron, directeur général de l’Observatoire de l’éthique publique, pour qui « ces frais de représentation restent l’angle mort de la politique, la zone grise par excellence. » Une sorte de dernière frontière sur le terrain de la moralisation. Car aucune norme ne détaille les critères d’affectation de cette cagnotte. Sous Hollande, il était ainsi de coutume que les représentants d’un même…