Alors qu’au cours de ces derniers mois les tensions sur la scène internationale ne font qu’accroître, les plus pessimistes s’interrogent déjà sur l’éventualité d’une guerre nucléaire ainsi que sur les conséquences qu’elle pourrait avoir sur l’humanité. Face à ces craintes, voici les réponses des scientifiques.
«Je ne sais pas comment la Troisième Guerre mondiale sera menée, mais je sais comment le sera la quatrième: avec des bâtons et des pierres», selon l’adage attribué à Albert Einstein.
Donc, avant que l’inévitable ne se produise, récapitulons les conséquences, décrites par des scientifiques.
L’hiver nucléaire
«L’hiver nucléaire est le cauchemar de tous ceux qui se sont penchés sur les conséquences d’un conflit nucléaire. La guerre froide appartient au passé mais avec Poutine d’un côté et Trump de l’autre, le monde est peut-être sur le point de redevenir un endroit très dangereux», écrit le portail Slate, en évoquant la question des conséquences de la frappe nucléaire.
L’hiver nucléaire entrainant une baisse globale des températures de surface, serait la conséquence des millions de tonnes de fumées, de poussières et de débris propulsés dans l’atmosphère par l’explosion de bombes atomiques. En masquant le rayonnement solaire, en détruisant la couche d’ozone, ils condamneraient à mort les populations se trouvant à des milliers de kilomètres des explosions.
On parle souvent d’une guerre atomique massive entre Moscou et Washington. Mais comme l’indiquent deux scientifiques américains, Alan Robock et Owen Brian Toon, il suffirait d’un conflit régional entre l’Inde et le Pakistan avec un échange de 50 frappes chacun (seulement 0,4 % de l’arsenal nucléaire mondial) pour menacer de famine 1 milliard de personnes.
En outre, en évoquant les scénarios d’hiver nucléaire, le portail Notre planète dresse une liste de conséquences que ce phénomène pourrait entraîner.
Selon le résultat de multiples recherches, 20 millions de personnes seraient tuées par l’effet direct des explosions nucléaires.
De plus, pendant une décennie, les rayons du Soleil seraient alors en partie filtrés. En plus de la baisse des températures, cela entrainera un affaiblissement de la photosynthèse.
L’agriculture serait alors affectée. Le manque de ressources alimentaires entrainera la famine pour l’ensemble de l’humanité. Selon le portail Slate, jusqu’à 2 milliards de personnes pourraient périr de la famine.
Des fumées mortelles
Des incendies colossaux et incontrôlables déclenchés par les bombes enverraient, selon les chercheurs, dans l’atmosphère 9 millions de tonnes de suie dans l’atmosphère. En moins de 50 jours, toute la planète serait affectée par les cendres, estime Alan Robock, climatologue de l’université de Rutgers qui se livre depuis 1984 à l’étude de ce qui adviendrait après une frappe nucléaire.
«Le souffle, les incendies et la radioactivité tueraient des millions de personnes si elles étaient lancées sur les villes modernes. (…) Mais c’est la fumée des incendies qui aurait l’impact le plus important», affirme-t-il sur son blog du Huffington Post.
Le climat inévitablement changé
Indirectement, une guerre nucléaire totale pourrait bien tarir la production d’oxygène sur notre planète. Les plantes ne pourront plus transformer le gaz carbonique et donc celui-ci verrait sa concentration dans l’atmosphère augmenter considérablement.
De plus les nuages de fumée, hautement chargés en carbone pourraient conduire à un changement climatique sans précédent selon le physicien de la NASA, Luke Oman interviewé lors de la réunion de l’Association américaine pour l’Avancement des Sciences à Washington.
Y aura-t-il des survivants?
Alors que le problème du conflit nucléaire alimente de nombreuses recherches depuis Hiroshima, le spécialiste en visualisation des données Neil Halloran s’est attaqué à une tâche à première vue insurmontable: évaluer les pertes que pourrait occasionner une guerre nucléaire.