La maison du futur est sortie de terre à Ahun : Avenidor est entièrement autonome et produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Une première mondiale made in Creuse selon son concepteur.
C’est une maison bleue, pas vraiment adossée à la colline mais plutôt lovée sur la rive d’un étang, à Ahun. Avec ses colombages (en pierre imitation bois très réussie) et sa teinte, elle est déjà unique dans le paysage, mais elle a une autre singularité.
« C’est la première maison au monde certifiée « Passive premium » (*) et 100 % autonome, explique fièrement Steven Kaszuba, son concepteur et chef de projet. C’est une maison qui n’a pas de chauffage, pas de climatisation, qui produit son électricité, qui potabilise son eau, qui gère ses eaux usées, qui génère même son propre réseau internet. »
Rien que ça. Testée encore pendant quatre mois, avec un relevé précis de données pour montrer aux plus dubitatifs que « ça fonctionne », Avenidor, « avenir » en patois marchois, sera inaugurée fin avril pour être commercialisée.
Une isolation en béton plus performante
En 2008, le groupe KZB a créé ici, à deux pas d’Ahun, un centre de recherche et de développement de l’habitat durable pour construire la maison du futur et la démocratiser. Il faudra attendre 2015, deux ans de travaux et plus d’un million d’euros de recherche pour que le concept soit poussé jusqu’à la perfection.
En terme d’isolation d’abord : « Cette maison est deux fois plus performante que la prochaine réglementation thermique du bâtiment, la RT 2020, souligne Steven Kaszuba, quand certaines maisons ne sont même pas aux normes de la RT 2012. »
La structure est en béton cellulaire, l’isolant en polystyrène expansé avec des murs dont l’épaisseur dépendra de la région où la maison sera implantée, avec une exposition stratégique plein sud.
Limiter les pertes d’énergie
En terme de fonctionnement ensuite : des panneaux solaires et un parc batteries fournissent l’électricité, un forage avec un système de filtrage assure l’alimentation en eau, une microstation d’épuration gère les eaux usées, une pompe à chaleur et une ventilation double flux avec un échangeur à très haute performance chauffent l’eau et la maison.
Le principe est simple : récupérer les calories émanant de l’air vicié, de la chaleur des corps, du lave-vaisselle, de la douche ou encore de l’eau des nouilles pour produire de la chaleur qui sera réinjectée dans la maison. Rien ne se perd, tout se transforme, « l’idée c’est : zéro perte ! ».
Pour ce qui est de la connectivité, le réseau 4G est amplifié puis transformé en Wifi. « Ce sont des maisons qui sont faites pour avoir un impact sur l’environnement le plus limité possible, de la fabrication des matériaux à la construction de la maison en elle-même. »
Maison passive, Steven Kaszuba
Moins d’entretien
Alors certes, le futur a un coût : 2.000 € TTC\m2 clé en main pour cette maison qui présente les prestations ultimes possibles, jusqu’à la peinture dépolluante des murs.
Mais d’un autre côté, plus de factures et presque aucune maintenance : « Les premiers travaux de maintenance nécessaires, ce sera de changer les onduleurs de panneaux solaires, dans dix ans », sourit Steven Kaszuba.
Avenidor est modulable, elle sera proposée sur-mesure, au goût de son futur occupant, de l’aspect extérieur à l’équipement intérieur. Même en terme de prestations, elle peut être 100 % autonome comme être reliée pour l’eau ou encore l’assainissement, à un réseau existant.
Maison passive, Steven Kaszuba
Cette première maison est « un étalon pour montrer que l’on a déjà obtenu le meilleur en maçonné, explique Steven Kaszuba, mais l’objectif d’ici fin 2018, c’est de faire la même mais en 100 % biosourcée, en paille ou bois ou chanvre et d’obtenir les mêmes performances voire mieux » et de faire ainsi baisser un peu le coût de construction.
Les premiers clients seront, semble-t-il, chinois. Une délégation doit venir lors de l’inauguration en avril prochain mais le public français devrait aussi être convaincu très rapidement.
Source : https://www.lamontagne.fr