Notre monde se transforme constamment, aussi bien à cause de l’activité humaine que par les phénomènes naturels. La NASA propose justement à travers un site, Images Of Change, de découvrir en images ces mutations. Entre fonte des glaces, inondations ou catastrophes naturelles, découvrez les images les plus impressionnantes de notre monde en constant mouvement.
LA MER D’ARAL, ASIE CENTRALE
La Mer d’Aral était le quatrième plus grand lac au monde jusque dans les années 60, lorsque l’Union Soviétique a détourné l’eau des rivières qui l’alimentaient afin d’améliorer les cultures des territoires arides qui composent aujourd’hui le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan. A l’aube de l’an 2000, le nord de la Mer d’Aral s’est retrouvé totalement coupé de la partie sud, qui s’était elle-même divisée en plusieurs parties. Un barrage construit en 2005 a aidé la partie nord à retrouver une partie de son eau aux dépens de la partie sud. Les conditions climatiques particulièrement sèches de l’année 2014 ont poussé la partie est du lac à sécher totalement pour la première fois dans l’histoire moderne. Cette perte de stabilité d’un espace d’eau aussi grand a rendu les hivers dans la région plus froids et les étés plus chauds et plus secs.
LA CALOTTE POLAIRE DU GROENLAND
Les sillons d’eau fondue, les rivières et les lacs à la surface de la calotte polaire du Groenland sont courants au cours du printemps et de l’été mais ce phénomène a commencé exceptionnellement tôt en 2016. Ironiquement, La fonte accentue la fonte lorsque des ponts d’eau se forment entre les sillons puisqu’ils assombrissent la surface de la glace et absorbent ainsi mieux la lumière du soleil. Cette fonte contribue également à la hausse du niveau des océans
NEW DELHI, INDE
La population indienne ne cesse d’augmenter et la ville de New Delhi n’échappe pas à cette règle avec une explosion démographique exceptionnelle passant de 9,4 millions d’habitants à 25 millions entre 1991 et 2016. La capitale indienne est aujourd’hui la deuxième plus grande ville au monde après Tokyo et ses 38 millions d’habitants. Les Nations Unis projettent que la ville atteindra les 37 millions d’habitants d’ici 2030.
FORÊTS DU NORD-EST DES ÉTATS-UNIS
Une infestation de chenilles « Bombyx Disparate » a abîmé les forêts traversant la Nouvelle Angleterre et tout le nord de la côte Est des États-Unis durant le printemps et l’été 2016. La photo datant de 2015 présente la campagne autour de la ville de Providence dans le Rhode Island. Deux étés particulièrement secs, accompagnés d’une sécheresse, ont affaibli un champignon poussant naturellement dans la région qui avait la capacité de tuer ces chenilles, causant ainsi l’infestation.
RIVIÈRE DE JUANG HE, CHINE
La rivière de Juang He en Chine est l’un des cours d’eau les plus riches en sédiments du monde. Chaque année, elle transporte des millions de tonnes de terre d’un plateau naturel jusqu’à un delta que la rivière a elle-même créé dans la mer de Bohai. Ces images montrent l’agrandissement du delta entre 1985 et 2014. L’image de droite montre également un autre élément : des ponts construits pour pouvoir accueillir des crevettes et d’autres fruits de mer sur ce qui était autrefois des plans d’eau.
MILAN, ITALIE
Cette photo illustre parfaitement un phénomène qui inquiète de plus en plus les scientifiques depuis près de 10 ans et il s’agit de la pollution lumineuse. Cette photo montre la ville de Milan en Italie avant et après l’installation d’ampoules LED pour l’éclairage publique du centre-ville entre 2012 et 2015. La lumière y est devenue plus bleue et plus brillante, limitant ainsi la possibilité de voir les étoiles depuis la ville.
LE GANGE, INDE
Des moussons importantes ont causé des inondations catastrophiques le long du Gange et d’autres rivières dans l’Est et le centre de l’Inde. Au moins 300 personnes ont trouvé la mort et plus de 6 millions ont été affectés par cette catastrophe. Ces images montrent l’élargissement du Gange près de la ville de Patna.
FERME SOLAIRE TOPAZ, ÉTATS-UNIS
La ferme solaire de Topaz est l’une des plus grande des Etats-Unis avec une station énergétique produisant une quantité de 550 mégawatts fournissant de l’électricité pour près de 160 000 maisons. Le complexe est équipé de 9 millions de panneaux solaires sur un territoire de 24,6 km². Les images montrent l’installation qui a remplacé les espaces autrefois utilisés pour l’agriculture. Toutefois, si la photo de droite est dans l’ensemble moins verte, c’est simplement parce que ces photos n’ont pas été prises à la même période de l’année.
BARRAGE DE YACYRETA, PARGUAY
La rivière qui se trouve sur la frontière entre le Panama et le Paraguay est la deuxième plus grande rivière d’Amérique du Sud après l’Amazone. Plus de 100 millions de personnes et certaines des espèces les plus en danger sur terre dépendent de son eau pour leur survie. L’image de gauche datant de 1985 montre une section de la rivière peu après le début de la construction du barrage de Yacyreta, un projet hydroélectrique entre le Paraguay et l’Argentine. Le niveau de la rivière a, comme on peut le voir, augmenté dangereusement obligeant près de 15 000 personnes à se déplacer pour trouver un nouveau foyer et a mis en danger 800 000 maisons de plus. Les territoires inondés étaient en partie occupés par des jaguars, des loutres, des loups à crinière, 650 espèces d’oiseaux et plus de 10 000 espèces de plantes différentes.
NOUVELLES ÎLES, MER ROUGE
Un volcan sous-marin est entré en éruption en Décembre 2011 dans la Mer Rouge, créant par la même occasion une petite île. A en croire les témoins, des colonnes de fumée allant jusqu’à 30 mètres de haut sont apparues le 19 décembre. Au matin du 23, est apparue une nouvelle île sortie de l’océan que l’on peut apercevoir sous le nuage de fumée. Cette région se situe juste à la frontière des plaques tectoniques africaines et arabes où de nouvelles croûtes océaniques se forment régulièrement. Si ce phénomène se répète, les îles voisines pourraient au final ne former qu’une seule grande île. C’est notamment ainsi que s’est formée l’île de la Réunion.
OURAGAN MATTHEW, HAÏTI
L’ouragan Matthew qui a touché le sud-ouest de l’ile d’Haïti, le 4 octobre 2016, a décimé les cultures et la végétation (les zones en vert dans l’image datant de Septembre). La tempête a engendré des chutes d’eau faisant grimper la pluviométrie à 76 centimètres dans certaines régions du pays et a endommagé ou détruit des centaines de milliers de maisons.
ÎLES ARTIFICIELLES, DUBAÏ
Autre exemple de changement de paysage, La ville de Dubaï et ses buildings est sortie du désert en à peine quelques années. En 2001, un chantier gigantesque a commencé : la construction d’archipels artificiels sur la côte. Les résultats sont visibles sur les photos de droite datant de 2012 : Palm Jebel Ali, la plus petite Palm Jumeirah et plus au nord un groupe d’îles appelées « Le Monde » car elles sont censées représenter la carte du monde. Ce dernier archipel a permis à Dubaï d’agrandir sa frontière maritime de 230 kilomètres environ.
GLACIER BAY, ÉTATS-UNIS
Le 28 Juin 2016, le pan d’une montagne de 1220 mètres de hauteur s’est écroulé dans le Parc National de Glacier Bay aux États-Unis. Cette “avalanche” de débris de rochers, qui serait l’équivalent de 60 millions de 4×4, s’est écroulée sur le glacier de Lamplugh. Les sismologues ont estimé que l’éboulement de terrain a duré moins d’une minute et a continué sa chute le long du glacier sur 9 kilomètres. La frontière sud-est de l’Alaska où s’est déroulé cet événement est très active géologiquement et est considérée comme l’un des points chauds pour de tels éboulements.
LAC URMIA, IRAN
Un mélange d’algues et de bactéries change de façon périodique la couleur du lac Urmia en Iran du vert au rouge. Ce changement apparaît en général en été lorsque la sécheresse accentue l’évaporation de l’eau, augmentant ainsi la teneur en sel du lac. Les données satellites indiquent que le lac a perdu près de 70 % de sa surface au cours des 14 dernières années.
TYPHON NARI, CAMBODGE
En Octobre 2013, le typhon Nari, suivi d’une saison des pluies particulièrement intense, a causé de violentes inondations le long du Mekong et de la rivière Tonlé Sap au Cambodge. Les inondations ont touché plus d’un demi-million de personnes et plus de 300 000 hectares de rizières ont été détruits. La capitale Phnom Penh se situe juste au sud de ces photos.
A travers ces images, la Nasa nous rappelle à quel point notre planète change d’apparence, et ce, de façon souvent violente et brusque. Si les inondations, les ouragans, le déplacement des montagnes ou des glaciers restent des phénomènes naturels, l’activité humaine n’y est pas totalement étrangère en bouleversant parfois l’écosystème et la stabilité climatique de régions entières.
Source : https://dailygeekshow.com/nasa-image-change-changement-paysage-climat/
Photos : Images of Change