Alors que la seconde vague de coronavirus terrasse les pays européens les uns après les autres, il y en a un qui résiste sans ciller: la Finlande. C’est d’ailleurs le seul pays qui n’a pas encore écopé du rouge sur la carte de l’Europe.
Rouge foncé, voilà la couleur de la carte de l’Europe telle que dessinée par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies depuis plusieurs semaines. Seul un pays reste sous la barre – très symbolique – des 120 cas confirmés par 100.000 habitants: la Finlande. Au contraire, avec son incidence constante, le pays ne semble pas en voie de passer la barre des 53,4 contaminations par 100.000 habitants.
Le gouvernement finlandais a rapporté quelque 197 cas de Covid-19 jeudi, ce qui porte le total du pays à 18.542 cas depuis le début de l’épidémie. Alors que la hausse des contaminations sur les deux semaines écoulées n’est que de 354 cas, on ne peut pas parler d’explosion de la courbe. Une situation qui rappelle celle de la première vague.
Âge moyen
L’essentiel des cas se retrouve actuellement parmi les adolescents et les jeunes adultes, mais selon Taneli Puumalainen – qui dirige l’Institut finlandais de la Santé et du Bien-Être – de plus en plus de personnes d’âge plus mûr sont tout de même actuellement contaminées.
On le voit, la courbe des contaminations reste étonnamment stable. Et elle est de loin la plus plate à l’échelle européenne:
Ce jeudi, aucun décès de la Covid-19 n’a été rapporté en Finlande et le total de morts liés au virus n’excède pas 365 victimes. Le système de santé peut donc encore parfaitement gérer le flux de patients Covid. Mercredi, ils n’étaient d’ailleurs que 76 à l’hôpital, dont 16 aux soins intensifs. À titre de comparaison, la Finlande compte 5,5 millions d’habitants, soit la moitié de la Belgique. Mais proportionnellement, nos chiffres sont bien plus élevés.
Hôpitaux
Dans la capitale aussi, les hôpitaux ont la situation sous contrôle. Le directeur médical de l’hôpital universitaire d’Helsinki, qui abrite actuellement 20 patients Covid, a déclaré à la télévision publique que 3% des tests revenaient positifs.
La Finlande a opté pour une stratégie de tests à grande échelle. Les résultats sont disponibles en 24 heures et l’accent est principalement mis sur le traçage de contacts. Autre point sur lequel le gouvernement a beaucoup communiqué: la distanciation sociale, éviter les rassemblements et le port du masque. Ces derniers points sont somme toute semblables aux nôtres.
Frapper fort, vite, de manière ciblée
Mais le gouvernement y est également particulièrement réactif et strict: dès que le chiffres augmentent quelque part, des mesures plus ciblées sont appliquées, notamment dans l’horeca. Les règles sont alors mises en place pour quelques mois au niveau local et cela permet un confinement généralisé et à l’échelle nationale. L’économie du pays est donc relativement préservée, contrairement aux voisins européens aujourd’hui paralysés. D’ailleurs, la Finlande n’a – jusqu’ici – jamais dû instaurer de couvre-feu ou fermer ses commerces. Les transports publics n’ont jamais été à l’arrêt.
Accès au pays
Le pays scandinave a par ailleurs fixé des règles très strictes pour limiter l’accès à son territoire depuis le début de la pandémie. Actuellement, seuls les habitants de pays dont le seuil de contaminations est égal ou inférieur à celui de la Finlande sont les bienvenus. Cela signifie donc… personne.
Le pays envisage cependant d’assouplir ses normes d’entrée, notamment sur demande du secteur touristique de Laponie qui n’accueille forcément plus de voyageurs étrangers. Les autorités entendent laisser désormais entrer les touristes dont le pays a jusqu’au double de contaminations de la Finlande mais dans la pratique, cela ne changera rien: pour l’instant, aucun pays européen ne satisfait à ce critère plus large non plus. La Première ministre n’a aucune intention de faire adopter de nouvelle loi plus flexible cette année. Cela réduit donc quasi à néant l’avenir de la saison touristique hivernale.