La décision du tribunal de Paris de condamner Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité a provoqué une avalanche de réactions politiques. De Paris à Moscou, les déclarations se multiplient, dénonçant le plus souvent un jugement politique.
La condamnation de Marine Le Pen, annoncée le 31 mars par le tribunal correctionnel de Paris, a immédiatement provoqué un choc politique. Au sein du Rassemblement national, Jordan Bardella a dénoncé une injustice : «Ce n’est pas uniquement Marine Le Pen qui est injustement condamnée aujourd’hui, c’est toute la démocratie française qui est mise à mal».
Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c’est la démocratie française qui est exécutée.#JeSoutiensMarine
— Jordan Bardella (@J_Bardella) March 31, 2025
Éric Zemmour a de son côté déclaré : «Ce n’est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple».
Ce n’est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple.
Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage.
Je regrette que les politiciens aient donné d’eux-mêmes ce pouvoir exorbitant à la justice. Il faudra tout changer.
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 31, 2025
L’ancien trésorier du RN, Wallerand de Saint-Just, a parlé d’une «volonté politique» derrière la décision. Nicolas Dupont-Aignan a rappelé les précédents du candidat Fillon et de la Roumanie, dénonçant «le deux poids, deux mesures du gouvernement des juges» qui selon lui «sape les démocraties».
Fillon en 2017, la Roumanie il y a quelques semaines, et maintenant l’inéligibilité de Marine Le Pen pour 2027 : le deux poids, deux mesures du gouvernement des juges entrave la souveraineté populaire et sape nos démocraties.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) March 31, 2025
À droite, Laurent Wauquiez (LR) a estimé que cette décision était «très lourde et exceptionnelle», jugeant qu’un tel jugement n’était «pas très sain dans une démocratie».
Florian Philippot, président des Patriotes, a estimé que «la justice est toujours politique» en France. Il a aussi évoqué la possibilité d’un passage de relais à Jordan Bardella, rappelant que Marine Le Pen l’avait elle-même désigné comme potentiel présidentiable.
Le Système s’est débarrassé de Marine Le Pen : il a les mains libres pour lancer l’opération Bardella, encore bien plus soumis aux positions oligarchiques, sur l’UE, l’OTAN, l’Ukraine, la Russie !
Personne ne doit être dupe : en France la justice est toujours politique. pic.twitter.com/udvsCWltO8
— Florian Philippot (@f_philippot) March 31, 2025
Du côté de La France Insoumise, le mouvement a critiqué les contradictions du RN. Jean-Luc Mélenchon a cependant déclaré que «la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple».
Je m’associe pleinement à la déclaration de la coordination du mouvement insoumis. Et j’ajoute : la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple. C’est à cela que servirait le référendum révocatoire dans une 6e République démocratique.
➡️ https://t.co/hIYz2q96gD pic.twitter.com/ypLI1FtGGO
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 31, 2025
Un soutien marqué des alliés européens À l’international, plusieurs figures politiques de droite ont rapidement réagi. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a exprimé sa solidarité.
Je suis Marine! @MLP_officiel
— Orbán Viktor (@PM_ViktorOrban) March 31, 2025
En Italie, Matteo Salvini, chef de la Ligue et vice-Premier ministre, a dénoncé sur ses réseaux sociaux une «déclaration de guerre de Bruxelles» à l’égard de Marine Le Pen, en ajoutant : «À Paris, on condamne Marine Le Pen et on voudrait l’exclure de la vie politique. Un mauvais film que l’on voit aussi dans d’autres pays comme la Roumanie».
#JeSoutiensMarine@MLP_officiel pic.twitter.com/RtQM3ov0pP
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) March 31, 2025
Le dirigeant néerlandais Geert Wilders s’est dit «choqué» par une décision «incroyablement sévère». Ces réactions dénoncent toutes une tentative d’écarter des opposants politiques, en particulier ceux qui s’opposent à l’Union européenne et aux institutions dominantes à Bruxelles.
I am shocked by the incredible tough verdict against @MLP_officiel. I support and believe in her for the full 100% and I trust she will win the appeal and become President of France.
— Geert Wilders (@geertwilderspvv) March 31, 2025
Une condamnation perçue comme politique à Moscou
Le Kremlin a partagé dès ce 31 mars sa réaction. Dmitri Peskov a affirmé que «de plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques». Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a quant à elle qualifié cette condamnation «d’agonie de la démocratie libérale».
Via : RT