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Les scientifiques japonais prétendent être sur le point de pouvoir faire concevoir des bébés humains en laboratoire en incubant des ovules et du sperme dans un utérus artificiel.
Selon le Professeur Katsuhiko Hayashi, expert en biologie des cellules souches à l’Université de Kyushu, ces bébés concentrés pourraient être disponibles pour les mères dans un délai aussi court que cinq ans, rapporte le DailyMail.
Son équipe a utilisé cette méthode de gestation artificielle pour créer des souriceaux à partir de deux souris mâles, comme une préuve de concept des implications de cette technologie pour les parents de même sexe.
Selon une étude récente publiée en mars dans la revue Nature, l’équipe a transformé des cellules de peau de souris mâles en cellules souches pluripotentes, capables de se développer en différents types de cellules ou de tissus, comme un caméléon cellulaire.
Les chercheurs ont ensuite fait pousser ces cellules et les ont traitées avec un médicament qui a converti les cellules souches de souris mâles en cellules femelles, produisant ainsi des ovules fonctionnels.
La fécondation de ces ovules et l’implantation de ce plan de bébé dans des souris femelles ont abouti à la conception artificielle de souris mâles.
Bien que seuls 1% des embryons (sept sur 630) aient donné naissance à des souriceaux vivants, les chercheurs estiment que l’expérience pourrait avoir des implications importantes pour la reproduction humaine.
« C’est une stratégie très intelligente », a déclaré Diana Laird, une experte en cellules souches et en reproduction à l’Université de Californie à San Francisco, qui n’a pas participé à la recherche. « C’est une étape importante à la fois dans les cellules souches et dans la biologie de la reproduction ».
En théorie, ce processus pourrait être reproduit chez l’homme en injectant des embryons créés à partir de cellules souches pluripotentes dans un utérus féminin.
Cependant, bien que les scientifiques aient réussi à produire des ovules et du sperme humains rudimentaires en laboratoire – un processus connu sous le nom de gamétogenèse in vitro – ils n’ont pas encore été en mesure de créer de véritables embryons.
En d’autres termes, cette méthode de fabrication de bébés artificiels en est encore à ses débuts.
Le Dr Hayashi estime qu’il faudrait environ cinq ans pour reproduire la production de cellules similaires aux ovules chez l’homme, et 10 à 20 ans de tests pour s’assurer que cette méthode de reproduction artificielle est sûre pour une utilisation en clinique.
Une des préoccupations concerne les mutations et les erreurs qui pourraient être introduites dans une culture avant d’utiliser des cellules souches pour créer des ovules.
« Je ne sais pas s’ils seront disponibles pour la reproduction », a déclaré l’autorité en cellules souches au Guardian. « Purement en termes de technologie, ce sera possible [chez l’homme] même dans 10 ans ».
Si cela fonctionne, cette technologie pourrait être d’une grande aide pour les personnes confrontées à des problèmes d’infertilité, une condition qui touche 1 personne sur 6 dans le monde selon l’Organisation mondiale de la santé.
D’autres bénéficiaires seraient les couples de même sexe, les futurs parents célibataires et, dans certains cas, les mères porteuses.
« Cela pourrait fournir un modèle permettant à davantage de personnes d’avoir des enfants biologiques, tout en contournant les problèmes éthiques et juridiques liés aux dons d’ovules », ont écrit Laird et son collègue Jonathan Bayerl dans le commentaire de l’étude de Nature mentionnée précédemment.
