Dans un entretien accordé au Financial Times, le président de la République estime qu’il existe des zones d’ombres dans la gestion de l’épidémie par les autorités chinoises.
« Nous nous embarquons dans l’impensable ». Emmanuel Macron a accordé un long entretien publié ce jeudi dans le Financial Times, dans lequel il revient notamment sur la gestion par la Chine du nouveau coronavirus au tout début de la crise sanitaire, désormais mondiale.
« N’ayons pas une espèce de naïveté qui consiste à dire que (la gestion de l’épidémie par la Chine, ndlr) c’est beaucoup plus fort. On ne sait pas. À l’évidence, des choses se sont passées là-bas que nous ne savons pas ». « Je ne sais pas si nous sommes au début ou au milieu de la crise, nul ne sait. Il y a beaucoup d’incertitude et ça devrait nous appeler à la modestie », ajoute Emmanuel Macron, alors que le Royaume-Uni a averti jeudi la Chine qu’elle devrait répondre à des « questions difficiles » sur la gestion du virus.
Emmanuel Macron dit ignorer « si nous sommes au début ou au milieu de cette crise » qui changera la nature de la mondialisation et la structure du capitalisme international. « Nous sommes tous confrontés au besoin profond d’inventer quelque chose de nouveau, car c’est tout ce que nous pouvons faire », confie le président.
Il souhaite notamment que l’Union européenne lance un fonds d’urgence « de centaines de milliards d’euros » par lequel les États d’Europe du Nord devraient aider les pays européens les plus touchés, à savoir l’Italie et l’Espagne, qui comptent plusieurs dizaines de milliers de morts liés au Covid-19.