Petit drapeau américain sur le revers de la veste, le dirigeant populiste assure de nouveau dans ce clip de moins de trois minutes que ces futures décisions sont basées sur un « principe fondamental: l’Amérique d’abord ».
Il s’agira de « réformer » la classe politique, de « reconstruire notre classe moyenne » et de « rendre l’Amérique meilleure pour tout le monde », y répète Donald Trump comme il l’avait fait au long de sa campagne (voir la vidéo en tête d’article).
Le milliardaire donne cependant quelques détails sur son calendrier et annonce notamment que les six mesures suivantes entreront en vigueur dès son premier jour dans le Bureau ovale:
–> « Engager le retrait des Etats-Unis du traité commercial transpacifique », signé en 2015 par douze pays de la région Asie-Pacifique, mais sans la Chine. Pour entrer en vigueur, ce partenariat porté par Obama devait encore être approuvé par le Congrès, dominé par les républicains. Sa remise en cause inquiète les pays de cette région, grande priorité géostratégique et économique de l’administration démocrate. A la place, Trump veut négocier des traités « bilatéraux » qui selon lui « ramèneront les emplois et l’industrie sur le sol américain ».
–> « Annuler les restrictions énergétiques tueuses d’emplois ». En matière d’énergie, Trump -qui s’est entouré de responsables climato-sceptiques-, a indiqué qu’il allait supprimer les législations qui limitent la production du gaz et du pétrole de schiste mais aussi du charbon pour « créer plusieurs millions d’emplois bien payés ».
–> « Simplifier la réglementation ». Le milliardaire new-yorkais promet de faire entrer en vigueur la règle suivante: « pour chaque nouvelle réglementation qui verra le jour, deux anciennes réglementations devront disparaître ».
–> Pour la sécurité nationale, dont le principal conseiller de Trump sera l’ancien général Michael Flynn -pourfendeur de l’extrémisme islamique et indulgent avec la Russie-, le président élu demandera au ministère de la Défense et au chef d’état-major « un plan complet destiné à protéger les infrastructures vitales de l’Amérique des cyber-attaques, et de toutes les autres formes d’attaques ».
–> En matière d’immigration, et après avoir nommé à cet égard un ministre de la Justice tenant d’une ligne dure, le sénateur Jeff Sessions, Trump entend « enquêter sur les abus des programmes de visas qui pénalisent le travailleur américain ».
–> Pour « faire le ménage » à Washington, le président élu interdira à toutes les personnes qui quitteront l’administration de rejoindre un lobby pendant cinq ans. Il sera interdit à vie de rejoindre un lobby qui travaillerait pour un gouvernement étranger.
Flou sur le cabinet
Le futur président, qui n’a donné que deux interviews depuis son élection le 8 novembre, n’a pas encore pourvu tous les postes de son administration. Son choix semblait se diriger lundi vers des personnalités plus consensuelles pour des fonctions clés comme la diplomatie, la défense et l’économie, après une première série de nominations de tenants d’une ligne très dure sur la sécurité, l’islam ou l’immigration.
Le milliardaire a encore tenu lundi dans sa luxueuse Trump Tower à Manhattan un nouveau round intense de réunions, passant en revue les CV de nombreux prétendants, certains n’hésitant pas à retourner leur veste après leurs dures critiques contre le candidat. Les porte-paroles de son équipe de transition maintenaient lundi le flou sur le calendrier des annonces. Trump devrait partir mardi soir ou mercredi matin pour une « brève pause » dans une autre de ses propriétés, Mar-a-Lago, en Floride.
En 2008, Barack Obama avait attendu le 1er décembre pour annoncer certaines des nominations les plus importantes, dont Hillary Clinton comme secrétaire d’Etat.
Deux des candidats pressentis à ce poste clé ont rendu visite au milliardaire ce week-end: l’ancien maire de New York Rudy Giuliani et l’ancien candidat à la présidentielle de 2012, le républicain modéré Mitt Romney, qui avait traité le milliardaire de « charlatan » et d' »imposteur » pendant la campagne des primaires.