En Ethiopie, 23 euros par mois pour confectionner des vêtements Calvin Klein

ETHIOPIE
Workers sew clothes inside the Indochine Apparel PLC textile factory in Hawassa Industrial Park in Southern Nations, Nationalities and Peoples region, Ethiopia November 17, 2017. Picture taken November 17, 2017.REUTERS/Tiksa Negeri - RC1B6479DD10
Selon un rapport rendu public, les salariés des usines de vêtements en Ethiopie sont les moins bien payés du monde. Le pays ambitionne de devenir le principal centre manufacturier du continent africain.

Guess, H & M, Calvin Klein… Ils travaillent pour les plus grandes marques et cela pour des sommes dérisoires. Selon un rapport du Centre Stern pour les affaires et les droits de l’homme de l’université de New York, les salariés des usines de vêtements en Ethiopie sont les moins bien payés au monde, avec seulement 26 dollars (23 euros) par mois.

Selon cette étude, intitulée « Fabriqué en Ethiopie : les défis de la nouvelle frontière de l’industrie du vêtement », les salariés au Bangladesh gagnent 95 dollars par mois, au Kenya 207 dollars et en Chine 326 dollars. L’Ethiopie, qui ambitionne de devenir le principal centre manufacturier du continent, a séduit les investisseurs en mettant en avant la disposition des salariés à travailler pour moins de la moitié du salaire des travailleurs du Bangladesh, souligne l’étude.

Éthiopie

Pas de salaire minimum dans le privé en Ethiopie

« Dans leur empressement à créer une marque ‘Made in Ethiopia’, le gouvernement, les marques mondiales et les fabricants étrangers n’ont pas prévu que le salaire de base était tout simplement trop faible pour que les travailleurs puissent en vivre », ajoute Paul Barrett.

L’Éthiopie n’a pas instauré de salaire minimum dans le secteur privé. Selon le rapport, les salariés de la confection, parmi lesquels de nombreuses femmes, ont du mal à s’en sortir, sont très peu formés et des conflits culturels les opposent aux dirigeants des usines, originaires d’Asie.

L’étude s’est penchée sur le Parc industriel d’Hawassa (sud), l’un des cinq centres industriels inaugurés par le gouvernement depuis 2014, qui emploie 25 000 personnes et fabrique des vêtements pour des marques du monde entier. À terme, environ 60 000 personnes devraient y travailler.

Sourcelesechos