Une étude réalisée par la Fondation Tara Océan a une nouvelle fois démontré les conséquences désastreuses de la pollution plastique. Après six mois d’analyses, les scientifiques ont constaté que « 100 % des prélèvements d’eau effectués (…) contenaient des microplastiques ». Parmi ces fleuves, cinq sont français.
9 FLEUVES EUROPÉENS ENVAHIS PAR DU PLASTIQUE
Le Rhin, la Seine, le Rhône, la Garonne, la Loire, la Tamise, l’Elbe, le Tibre et l’Ebre : voici la liste des neuf fleuves européens contenant les plus grandes quantités de microplastiques. Les six mois d’étude de la Fondation Tara Océan, avec l’aide de 17 laboratoires de recherche et du CNRS, ont donc révélé que les microplastiques y sont omniprésents. Pour cela, les spécialistes ont prélevé des échantillons « au large des neuf estuaires, à leur embouchure, en aval et en amont de la première grande ville à forte population située sur les fleuves ».
« 100 % des prélèvements d’eau effectués dans les neuf fleuves européens contenaient des microplastiques« , précise la fondation. Une fois jetés dans la nature, ces plastiques se décomposent dans les fleuves. Les scientifiques ont notamment repéré des microbilles présentes dans certains de nos produits cosmétiques ou dans nos dentifrices. Les morceaux récupérés sont majoritairement des fragments de moins de cinq millimètres.
Par la suite, les scientifiques vont les disséquer durant 12 à 18 mois en laboratoire. Cela leur permettra de savoir d’où proviennent les plastiques et d’identifier les bactéries et micro-organismes qui favorisent leur décomposition.
Par ailleurs, les membres de cette étude estiment que « ces microplastiques représenteraient plus de 90 % des 5 000 milliards de morceaux de plastiques flottant à la surface de nos océans ».
« DES ÉPONGES À POLLUANTS » TRÈS TOXIQUES
Certains microplastiques sont de véritables « éponges à polluants« . En effet, en se déplaçant dans la nature, ils récupèrent « des polluants présents dans les fleuves (pesticides, hydrocarbures, métaux lourds, etc.) et peuvent avoir des effets toxiques sur les organismes qui les ingèrent, ralentissant leur croissance, leur reproduction, en perturbant leur métabolisme et leur système hormonal », expliquent les scientifiques. Par ailleurs, « certaines matières plastiques relarguent leurs additifs (notamment des perturbateurs endocriniens comme les bisphénols A et les phtalates) », précise la Fondation Tara Océan. Ce phénomène est donc de plus en plus inquiétant pour l’avenir des écosystèmes, mais également pour les mers et océans, vers lesquels les fleuves affluent