Il déplore la mort de 11 concitoyens durant la crise, mais note qu’aucun d' »eux n’a été la victime des forces de l’ordre ».
« Je déplore que onze de nos concitoyens français aient perdu la vie durant cette crise […]. Je note qu’ils ont bien souvent perdu la vie en raison de la bêtise humaine, mais qu’aucun d’entre eux n’a été la victime des forces de l’ordre. » Ainsi s’est exprimé le chef de l’État ce lundi, au cours d’une conférence de presse en Égypte.
Emmanuel Macron répondait à la question d’un journaliste égyptien sur les troubles des deux derniers mois en France et le respect des droits humains par les autorités françaises. « Ce que la France vit depuis plusieurs semaines est inédit et je veux rendre hommage au professionnalisme des forces de l’ordre dans ce contexte », a ajouté Emmanuel Macron, qui était au côté son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Si la vaste majorité des onze morts liés au mouvement des gilets jaunes est en effet lié à des accidents de la route sur des barrages, plutôt que des incidents lors de manifestations, l’une d’entre elles pourrait être indirectement liée aux forces de l’ordre. À Marseille, une femme de 80 ans avait été blessée depuis sa fenêtre par des éléments d’une grenade lacrymogène tirée lors des incidents qui ont suivi les manifestations organisées le 1er décembre à Marseille. Elle est décédée à l’hôpital le lendemain.
« En France, on peut dire tout »
La conférence de presse d’Emmanuel Macron et d’Abdel Fattah al-Sissi a été en bonne partie dominée par la situation des droits humains en Égypte, le président français déplorant la dégradation de la situation depuis la visite du président égyptien à Paris en octobre 2017.
« En France, il est permis de s’exprimer librement […]. En France, on peut dire tout. Parfois, on dit beaucoup contre le pays lui-même, je le regrette », a répondu Emmanuel Macron, ajoutant que c’était « la force de la démocratie ». « Il y a, dans notre pays, une liberté qui est constitutionnellement garantie, qui est la liberté de manifester. Et nous entendons bien la protéger », a insisté Emmanuel Macron.
Lors des manifestations des « gilets jaunes », qui n’ont « jamais été interdites, des individus, des casseurs, des extrémistes […] ont parfois commis le pire, des exactions consistant à saccager des commerces, des bâtiments publics, ou à mener des actes de violence à l’égard des forces de l’ordre ou d’autres personnes », a-t-il ajouté.
« Interpellés parce qu’ils cassaient »
« D’une manière légitime, ils ont été interpellés. Pas interpellés parce qu’ils disaient quelque chose. Pas interpellés parce qu’ils pensaient quelque chose. Interpellés parce qu’ils cassaient, parce qu’ils détruisaient, parce qu’ils s’attaquaient à d’autres citoyens ou aux institutions ».