Google s’apprête à lâcher 40 millions de moustiques dans la nature

En relâchant ces millions de moustiques, Verily, l’une des filiales du groupe Alphabet de Google, espère endiguer le virus Zika, dont certains cas ont été découverts en Californie. Ces moustiques ont une particularité : lorsqu’ils s’accouplent avec des espèces plus néfastes, leurs oeufs ne peuvent pas éclore.

40 millions de moustiques relâchés pour lutter contre le virus Zika et la dengue

390 millions de personnes sont infectées chaque année par la dengue et un tiers de la population vit dans une zone où le virus Zika pourrait encore se propager. Pour lutter contre la prolifération des moustiques porteurs de ces virus, une branche de l’entreprise Google a mené une expérience avec MosquitoMate, une société de l’Est des États-Unis. “Les moustiques tuent plus d’humains que tous les autres animaux réunis“, précise le communiqué de Verily.

La filiale de Google a eu l’idée de créer un moustique génétiquement modifié pour réduire voire éradiquer la population de moustiques Aedes aegypti, porteurs du virus Zika, de la fièvre jaune, de la dengue ou du Chikungunya. Après avoir relâché 20 millions de moustiques dans la nature, Verily lâchera un million de moustiques supplémentaires chaque semaine pendant 20 semaines dans le comté californien de Fresno. L’Agence américaine de protection de l’environnement a donné son accord pour ce projet. S’il fonctionne, ce dernier pourrait se développer dans d’autres pays comme l’Australie.

moustiques

Nuage de moustiques © JopsStock

Objectif : modifier le patrimoine génétique des moustiques

Lancée en octobre dernier, cette initiative baptisée “Debug Project” consiste à créer des moustiques mâles infectés par la bactérie Wolbachia. Ces derniers iront féconder les oeufs des femelles et les rendront stériles. “On introduit un gène qui rend les moustiques dépendants à un antibiotique. Ces mâles sont porteurs du gène et lorsqu’ils s’accoupleront aux femelles, les larves développeront cette dépendance“, ajoute Frédéric Jourdain, ingénieur au Centre National d’Expertise sur les Vecteurs (CNEV).

Cette expérience, qui a déjà été développée aux Îles Caïmans, en Malaisie et au Brésil, est surveillée de près par l’Agence américaine de protection de l’environnement. Frédéric Jourdain rappelle cependant qu’il faut rester vigilant : “Si on arrive à supprimer une espèce, cela libérera une niche écologique qui pourrait favoriser l’arrivée de nouveaux vecteurs“.

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