Submergée de critiques de scientifiques du monde entier, l’étude du Lancet à l’origine d’un changement éphémère de politique de l’OMS sur l’hydroxychloroquine dans le traitement de la COVID-19 a finalement sombré jeudi après la rétractation de trois de ses quatre auteurs.
Publiée le 22 mai dans la célèbre revue médicale, l’étude concluait que l’hydroxychloroquine n’était pas bénéfique aux malades de la COVID-19 hospitalisés et pouvait même être néfaste.
Alors que d’autres travaux à plus petite échelle étaient parvenus à la même conclusion qu’elle, sa parution avait eu un retentissement mondial et des répercussions spectaculaires, poussant notamment l’OMS (Organisation mondiale de la santé) à suspendre ses essais cliniques sur l’hydroxychloroquine contre la COVID-19.
Mais les critiques n’ont pas tardé, en masse, venues des défenseurs de la controversée molécule comme le chercheur français Didier Raoult qualifiant l’étude de « foireuse », mais aussi de scientifiques sceptiques sur l’intérêt de ce médicament pour les malades contaminés par le nouveau coronavirus.
Alors mercredi, l’OMS a finalement annoncé la reprise des essais cliniques avec l’hydroxychloroquine et l’étude européenne Discovery envisage de faire de même.
"On the basis of the available mortality data, the members of the committee recommended that there are no reasons to modify the trial protocol"-@DrTedros #COVID19
— World Health Organization (WHO) (@WHO) June 3, 2020
https://twitter.com/seanmdav/status/1268627063638024192
« Nous nous sommes tous engagés dans cette collaboration pour contribuer en toute bonne foi et à un moment de grande nécessité pendant la pandémie de Covid-19 », ont déclaré les auteurs. « Nous nous excusons profondément auprès de vous, des éditeurs et des lecteurs de la revue pour tout embarras ou désagrément que cela a pu causer ».
https://twitter.com/seanmdav/status/1268623683733655552