Après la mise en examen du laboratoire Sanofi pour «homicides involontaires» dans l’enquête sur la Dépakine, Marine Martin, mère de deux enfants handicapés, réagit au micro de Sputnik. Figure de proue des familles de victimes, elle voit cette décision des juges comme une étape importante de la procédure.
«C’est une nouvelle énorme pour nous». D’un ton poignant et déterminé, Marine Martin accuse: «Ce sont des criminels, ils ont tué des enfants et la presse n’en a pas assez parlé», lance cette mère de victimes, jointe par Sputnik.
Confirmant une information du Monde, Sanofi annonce ce 3 août à l’AFP sa mise en examen pour «homicides involontaires» dans l’affaire de la Dépakine. Une décision des juges datant du 20 juillet, indique le quotidien vespéral.
Le groupe pharmaceutique était déjà poursuivi pour «tromperie aggravée» et «blessures involontaires» dans l’enquête sur la commercialisation de l’antiépiléptique aux effets secondaires décriés sur les grossesses.
«C’est déjà une très grande victoire», réagit Marine Martin au micro de Sputnik.
La lanceuse d’alerte, dont les deux enfants souffrent de troubles, psychomoteurs pour l’une et autistiques pour l’autre, se bat depuis une dizaine d’années pour faire reconnaître la responsabilité du géant pharmaceutique. Traitée quotidiennement à la Dépakine pendant des années, y compris lors de ses deux grossesses, elle estime ne pas avoir été correctement informée des risques du médicament sur les fœtus.
Fondatrice de l’Apesac, l’Association des parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant, la quadragénaire a fédéré d’autres familles et «a incité beaucoup d’autres gens à porter plainte». L’association représente ainsi pas moins de 4.000 personnes.
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