Les jours se suivent et se ressemblent pour Jean-Paul Delevoye. Épinglé par plusieurs médias pour ses omissions à répétition dans sa déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le haut commissaire à la réforme des retraites fait ce samedi 14 décembre l’objet de nouvelles révélations.
Selon Le Monde, l’ancien ministre sous Jacques Chirac a également oublié de déclarer deux fonctions bénévoles, dont le périmètre devrait justifier leur mention auprès de la HATVP. Parmi elles, son mandat de président de l’Observatoire régional de la commande publique des Hauts-de-France. Une structure placée sous la tutelle de la préfecture et de la région et dont l’objectif vise à “améliorer la visibilité et la transparence des marchés publics dans la région”. Cette position offre -théoriquement- à Jean-Paul Delevoye un droit de regard sur les investissements publics locaux, ce qui doit intéresser la HATVP.
Autre fonction occupée parallèlement à ses fonctions au sein du gouvernement, celle de membre du conseil d’orientation de l’Institut de recherche et débat sur la gouvernance (IRG). Comme le montre la capture ci-dessous, le haut-commissaire à la réforme des retraites apparaît toujours sur le site de ce think tank.
“L’IRG a pour objectif d’identifier, analyser et valoriser les initiatives innovantes de gouvernance démocratique pour la Transition. Il cherche également à faire évoluer les pratiques en accompagnant les acteurs (dont la diversité va des militants aux institutionnels) et en animant le débat public”, explique cette structure qui dépend de la Fondation Charles-Léopold-Mayer, une organisation philanthropique basée en Suisse et qui “finance par l’octroi de dons ou de prêts des recherches et des actions qui concourent au progrès de l’homme par les sciences et le développement social”. Cette activité, même si elle est bénévole, devrait également être signalée à la HATVP.
Cité par Le Monde, l’entourage de Jean-Paul Delevoye ne dit pas autre chose. “Tout est bénévole. Mais oui, il aurait dû déclarer”, reconnaît son équipe, qui précise: “il s’est beaucoup investi dans le monde associatif sur des sujets qui lui tenaient à cœur, il a souhaité maintenir ces liens”. Des contacts avec la HATVP seraient d’ailleurs en cours pour régulariser la situation.
Il n’en reste pas moins que les oublis en série fragilisent un peu plus le “monsieur retraites” du gouvernement. Pour rappel, Jean-Paul Delevoye a omis de déclarer: son poste au sein d’un organisme de formation majeur dans le milieu des assurances, la présidence d’honneur du think tank Parallaxe (pour laquelle il percevait un salaire, ce qui est contraire à la Constitution) et sa présence au sein du conseil d’administration de la Fondation SNCF. Une liste à laquelle s’ajoutent les deux fonctions révélées par Le Monde ce samedi.
Le procureur de Paris a demandé dans la semaine à la HATVP des précisions sur ces défauts de déclaration. De son côté, le haut commissaire a songé à démissionner. Ce qui, dans le contexte de grèves successives contre la réforme des retraites, n’arrangerait pas les affaires du gouvernement.