Le gouvernement veut couper les allocations aux parents « complices » des élèves violents

SANCTION – Le plan d’action contre les violences scolaires, qui sera présenté prochainement au ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, devrait comporter une mesure de sanction financière équivalente au montant des dommages en cas de dégradations matérielles, selon Le Parisien.
Quelques jours après l’agression d’une enseignante du Val-de-Marne par un lycéen avec une arme factice, Jean-Michel Blanquer appelait de ses vœux une « responsabilisation des familles ». Cette dernière pourrait consister, en partie, en une suspension des allocations pour les parents des élèves violents. Ce jeudi, le ministre de l’Éducation a confirmé qu’il songeait bien à sanctionner les parents « complices d’une évolution violente » de leurs enfants.

Il faut « savoir faire la différence entre une famille dépassée par les événements (…) et des cas où des parents ont été complices d’une évolution violente des enfants », a-t-il déclaré à quelques journalistes, en marge d’une visite dans les Hautes-Alpes, confirmant partiellement une information du Parisien.

Cette sanction financière fera partie du plan d’action contre les violences scolaires, sur lequel travaille actuellement le ministère, et qui doit être présenté prochainement à Jean-Michel Blanquer. Cette suspension des allocations, régulièrement réclamée par la droite, serait équivalente au coût des dégradations, et serait précédée d’avertissements. « Il faut une montée en puissance avec plusieurs avertissements avant de les suspendre. La simple menace est efficace auprès de la majorité des adultes », indique une source proche du dossier dans Le Parisien.

Évoquant la mesure dès décembre sur Europe 1, Jean-Michel Blanquer insistait sur la nécessaire prise en compte de la situation des familles avant de les sanctionner : « Ce n’est pas la même chose si vous avez une mère de famille seule avec quatre enfants et qui n’arrive pas à s’y prendre, là vous n’allez pas lui charger la barque. (…) C’est autre chose si vous avez un clan familial qui encourage l’élève à faire n’importe quoi et qui prend la défense de l’élève contre les professeurs. »

C’est comme les chasseurs dans le sketch des Inconnus, il y a les bons et les mauvais parents et on sait les reconnaître juste comme çaRodrigo Arenas, coprésident de la FCPE
Pour appliquer la sanction, les établissements scolaires enverrait les dossiers à l’inspection académique, qui demanderait ensuite à la Caisse d’allocations familiales d’arrêter les versements. Reste que les familles n’ayant qu’un seul enfant ne bénéficient pas d’allocations familiales, et que la sanction financière pèserait plus sur les budgets modestes que sur les familles aisées.

Outre ces limites inhérentes au dispositif, d’autres critiques sont formulées contre le projet du gouvernement, notamment par la principale fédération de parents d’élèves, la FCPE. Son coprésident, Rodrigo Arenas ne mâche pas ces mots dans Le Parisien: « C’est comme les chasseurs dans le sketch des Inconnus, il y a les bons et les mauvais parents et on sait les reconnaître juste comme ça, ironise. Cette idée, ça revient à transformer des personnels de l’Education nationale en juges chargés de déterminer qui mérite ou non de toucher cet argent. Mais juge, c’est un métier et ils peuvent déjà déchoir des gens de l’autorité parentale donc de leurs allocations. Quand on affirme que chacun peut faire le métier de l’autre, ça devient le café du commerce. »

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