Spiritualité mutilée face au génocide palestinien
par Azzedine Kaamil
Note de l’auteur
Ce texte n’est pas un pamphlet politique, ni une simple critique théologique. Il est né d’une douleur intime, d’un cri de conscience face au silence complice. Je l’écris non comme savant, ni comme juge, mais comme frère parmi les croyants, témoin d’une époque où le confort a parfois étouffé la vérité. Que ce texte serve d’appel à la lucidité, non à la division ; à la fidélité, non à la haine. Qu’il réveille, en chacun, le feu sacré de la justice et de la loyauté spirituelle.
Introduction
Quand la Mecque devient une escale touristique et non un lieu d’éveil face à l’injustice. Alors que plus d’un million de musulmans ont accompli les rituels du Hajj en juin 2025, le monde assistait, les bras croisés, au massacre du peuple Palestinien. L’indifférence des fidèles, alliée à la complicité des monarchies du Golfe, jette une ombre morale sur l’un des cinq piliers de l’islam. Au cœur de la contradiction : un pèlerinage vidé de sa substance, devenu un rite sans résonance spirituelle, au mépris de la justice, de la vérité et du sang versé à Gaza.
Table des matières
- Le devoir trahi : le pèlerinage comme confort, non comme conscience
- Le contraste obscène entre confort et indifférence
- Les signes ignorés
- Les pèlerins aussi sont responsables
- Pour une refondation du sens du devoir religieux
- Réveil ou abîme : appel à celles et ceux qui croient en Dieu
- Conclusion : foi, silence et responsabilité
- Épilogue + Réflexion finale
I. Le devoir trahi : le pèlerinage comme confort, non comme conscience
Plus d’un million de pèlerins, venus du monde entier, ont entamé le 4 juin 2025 les rituels du Hajj, dans le luxe organisé des agences de voyages, des vols affrétés et des hôtels climatisés. En parallèle, à quelques milliers de kilomètres, Gaza était plongée dans l’enfer. Des dizaines de milliers de morts civils, des hôpitaux pulvérisés, des enfants mutilés, et une population entière privée de dignité, de soins, d’abri, de nourriture… et de voix. Face à cette tragédie, le contraste est insoutenable.
L’un des actes les plus sacrés de l’islam a été accompli cette année dans un isolement moral glaçant, comme détaché du monde réel. Aucun sursaut collectif, aucune prière d’envergure pour les martyrs de Gaza, aucun geste visible de solidarité n’a émergé de cette foule immense. Il ne s’agissait pas nécessairement de boycotter – encore aurait-il fallu que l’idée même de différer son pèlerinage, ne serait-ce qu’un instant, par solidarité avec ceux qui meurent, effleure les esprits. Le scandale n’est pas qu’ils soient partis. Le scandale, c’est qu’ils l’aient fait en oubliant les martyrs. Chacun a prié pour lui-même, implorant la miséricorde divine à l’ombre des tours climatisées, sans même penser à ceux qu’on enterrait à 1200 kilomètres de là.
On a mimé la tradition, sans saisir le sens. On a récité les formules, sans porter le cri de l’époque. On a regardé le doigt, et non la lune. Il faut le dire clairement : en ces temps obscurs, aucun de ceux qui ont effectué leur pèlerinage à La Mecque n’a accompli son devoir spirituel. Ils ont marché vers Dieu, sans entendre les cris de Ses enfants.
II. Le contraste obscène entre confort et indifférence
Juin a été chaud. Plus d’un million de pèlerins musulmans ont entamé le Hajj «sous un soleil de plomb», comme l’indiquait un article de Réseau International publié le 4 juin.
«Face aux températures extrêmes, les autorités saoudiennes ont mobilisé plus de 40 agences gouvernementales et 250 000 fonctionnaires pour atténuer les risques liés à la chaleur».
Quel zèle face aux caprices de la nature… et quelle lâcheté face aux bombes larguées et à la famine organisée ! Cette débauche de moyens pour assurer le confort climatique des pèlerins contraste cruellement avec l’inaction totale des mêmes autorités devant le massacre continu des civils palestiniens à Gaza.
On pourrait croire qu’une canicule à cette période en Arabie est normale. Mais que dire des pluies diluviennes qui ont frappé La Mecque en octobre 2024, noyant des quartiers entiers ? N’est-ce pas là un signe pour ceux qui réfléchissent ?
Le Coran nous l’enseigne : les phénomènes naturels sont des rappels, des interpellations muettes pour les cœurs encore éveillés. Quand les fondations de la Mosquée sacrée sont balayées par les eaux, pendant que la Oumma détourne les yeux du martyre de Gaza, peut-être est-ce la Terre elle-même qui proteste. Peut-être est-ce la Kaaba qui pleure ce que les cœurs ignorent.
Ce contraste est obscène : on meurt de chaleur à La Mecque, on meurt de faim à Rafah – mais seul le premier cas mobilise les puissants. Comparer les deux serait une insulte : d’un côté, un inconfort passager ; de l’autre, l’extermination lente d’un peuple. Ce n’est pas une question de hiérarchie des douleurs – c’est une question de vérité, de conscience, de dignité. Ce que révèle ce silence, c’est l’effondrement moral d’un système religieux qui a troqué l’esprit pour le rite, la justice pour la procession, le cri de l’innocent pour le confort climatisé du croyant.
III. Les signes ignorés
Certains diront : «Les catastrophes naturelles ne sont que des phénomènes climatiques, rien de plus». Mais le Coran nous enseigne autre chose : «Et Nous ne faisons pas descendre les signes que pour effrayer» (Sourate Al-Isra, 17:59).
Les pluies torrentielles qui ont submergé La Mecque en octobre 2024, les vagues de chaleur étouffantes de juin 2025, ne sont pas que des caprices météorologiques. Elles sont, pour qui veut réfléchir, des avertissements silencieux. La maison sacrée peut être frappée, les murs du sanctuaire peuvent être ébranlés, non pour leur destruction, mais pour réveiller les cœurs qui s’y pressent.
Et pourtant, ces signes passent inaperçus. Les pèlerins continuent leur circuit, les autorités leurs cérémonials, comme si rien ne devait troubler l’image impeccable d’un rite parfaitement orchestré. La nature elle-même proteste, mais la Oumma ne l’entend pas.
IV. Les pèlerins aussi sont responsables
Il ne suffit plus de blâmer les élites : la responsabilité est aussi populaire. Chaque pèlerin ayant réservé son vol, payé son visa, franchi les hôtels de Médine et foulé les galets de Mina a choisi, volontairement ou non, l’aveuglement. Des selfies en ihram, pendant qu’à Gaza on enterrait les enfants.
Le Coran appelle à l’engagement, à la justice, à la révolte intérieure contre l’oppression. Les Palestiniens, eux, n’ont pas pu accomplir leur Hajj cette année. Pour beaucoup, ils n’en auront jamais l’occasion. Et pourtant, ce sont eux qui en ont le plus incarné l’essence spirituelle.
Aucun message fort n’a émergé de cette foule immense. Pas une banderole, pas un cri, pas une prière commune à haute voix.
Et à force de chercher cette communion spirituelle autour d’un drame humain à dénoncer, je me suis surpris à penser qu’il faudrait peut-être prendre un billet non pour Djeddah… mais pour le Stade de France. Ou n’importe quel autre stade européen. Là-bas, des supporters qu’on dit braillards, bagarreurs, et parfois même limités, trouvent néanmoins, avant chaque match, la force de braver les interdits pour déployer d’immenses banderoles en soutien à Gaza. Eux n’ont pas étudié la théologie. Ils n’ont pas accompli de rite. Mais ils ont levé la tête.
Et soudain, une évidence me frappe : peut-être que la vieille formule «du pain et des jeux pour la plèbe» est à revoir. Car aujourd’hui, la plèbe a changé de camp. Elle ne remplit plus les arènes. Elle remplit les lieux saints.
J’ai personnellement fait le serment – que Dieu m’en soit témoin – de ne jamais faire le pèlerinage avant que la Palestine ne soit libérée. Non par orgueil, mais par fidélité à l’Esprit, par lucidité.
Qui peut croire qu’en ces temps de crimes et de trahisons, accomplir le Hajj dans l’indifférence générale serait un acte agréé ?
Pire encore : il s’agit, en conscience, d’un acte de validation des crimes.
Ceux, d’abord, de l’entité génocidaire, qui bombarde, affame, rase et mutile à Gaza ;
ceux, ensuite, de l’Arabie saoudite et des monarchies arabes, complices de premier degré, qui pactisent, commercent, et maintiennent le blocus ;
et ceux, enfin, de milliers de pèlerins, complices de second degré, qui par leur présence silencieuse confortent l’autorité saoudienne dans ses errements et son irresponsabilité historique.
Car le silence n’est jamais neutre. Comme le rappelle le proverbe romain : «Qui ne dit mot, consent».
Le Coran ne reconnaît pas une foi inerte. Il appelle à la vigilance, à l’engagement, à la rupture avec l’injustice. Prier sans protester, c’est se soumettre deux fois.
Le pèlerin suit un itinéraire. Le croyant sincère trace un chemin. L’un accomplit. L’autre transforme.
C’est ce second type de foi que le monde attend – une foi éveillée, qui ne se contente pas de tourner autour d’un symbole, mais qui agit pour la justice.
V. Pour une refondation du sens du devoir religieux
On objectera que le Hajj est un pilier. C’est vrai. Mais les piliers ne sont rien si la maison est vide. Un pilier sans esprit n’est qu’un poteau.
La religion musulmane n’est pas un musée d’obligations : elle est un appel vivant à la conscience, à la responsabilité, à la vigilance face aux injustices.
Un Hajj accompli dans l’amnésie des tueries quotidiennes, alors que chaque jour voit tomber des centaines de civils sous les bombes, devient un rituel vidé de sens. Chercher à accomplir un devoir religieux, espérant en retour le pardon divin, tout en fermant les yeux sur un massacre en cours, donne tout son poids à l’expression : «Il y a loin de la coupe aux lèvres». Ce pas franchi jusqu’à l’enceinte sacrée, censé purifier, peut, dans ces circonstances géopolitiques dramatiques, devenir un faux pas, moralement inexcusable.
Je ne crois pas trop m’avancer en affirmant que, sur ce point, la loi des hommes rejoint la loi de Dieu : «Nul n’est censé ignorer la loi», dit le principe juridique. Il en va de même pour la Loi divine – à ceci près qu’elle ne s’adresse pas uniquement à l’intellect, mais aussi au cœur.
Et ce cœur, lorsqu’il est vivant, tremble face à l’injustice. À moins, bien sûr… qu’il ne soit devenu dur. Dur au point de prier en paix, pendant que d’autres meurent sans sépulture.
«Ô vous qui avez cru ! Soyez fermes pour Dieu, et témoins avec équité. Que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injustes. Soyez justes, cela est plus proche de la piété». (Sourate Al-Ma’ida, 5:8)
Le Coran est éminemment politique – et je le dis ici pour couper court à l’excuse préférée de ceux qui, dès qu’on pointe l’incohérence d’une institution religieuse face à un drame, s’empressent de dire : «Oh, mais là c’est politique… ici, on parle de religion». Ah oui ? Eh bien justement !
Le mot politique vient du grec polis, qui signifie «la cité» – c’est-à-dire la vie commune, l’organisation collective, la gestion des affaires publiques. Dans ce sens, tout ce qui touche à la justice, à la protection des faibles, à l’administration des biens communs, relève de la politique.
Et le Coran n’a jamais séparé cette dimension de la foi. Il régit la vie de la cité, établit des principes de justice, et fustige les oppresseurs.
Se retrancher derrière un prétendu apolitisme pour rester muet, c’est trahir à la fois le texte et l’esprit du Message.
Il n’y a pas de connaissance qui soit neutre, pas de piété qui ne soit complice.
Nous avons besoin d’un islam qui ouvre les yeux, élève la voix, et se dresse contre l’injustice. Eh bien justement : je n’en connais qu’un, et c’est celui-là.
L’autre… mielleux à souhait, soigneusement aseptisé, n’est pas l’islam – c’est l’(i)slam, la version édulcorée et servile, soumise aux intérêts étrangers à la notion même d’islam.
Un islam de protocole et de silence, qui se prosterne devant les puissances du moment tout en détournant le regard des opprimés.
La Oumma se lèvera seulement quand elle décidera de parler vrai, choisira la dignité plutôt que le confort, la justice plutôt que la passivité.
Le monde islamique a besoin d’une Mecque ostentatoire dans son amour de la justice, donnant un avant-goût du monde à venir – et non d’un showroom religieux tapissé de marbre glacé et de tapis rouges, conçu pour impressionner des pèlerins en quête de selfies plutôt que de sens.
VI. Réveil ou abîme : appel à celles et ceux qui croient en Dieu
Cette faillite morale et politique du monde musulman, tout comme celle de l’Occident collectif, n’est pas une simple dérive circonstancielle. Elle témoigne d’un effondrement spirituel, d’un assèchement de la conscience.
Ce que révèle la situation actuelle, à un niveau plus intime et plus radical encore, c’est que la religion elle-même a été confisquée par les gestionnaires de l’apparence, tandis que la science, privée de lumière intérieure, s’est vendue à l’algorithme plutôt qu’à l’âme.
Ce double naufrage – religieux et intellectuel – étouffe la vérité dans les cœurs et dans les cités. Et c’est pourquoi il devient impératif de restaurer un axe vertical : une liaison vivante entre savoir, foi et action.
Le Coran n’est pas un code pénal froid et figé : il est une source jaillissante, un feu, un souffle, un miroir. Il ne parle pas seulement à la raison, mais au cœur qui frissonne devant l’injustice et se redresse devant l’oppresseur. Un cœur qui ne se cache pas derrière la neutralité, car Dieu n’a jamais appelé Ses serviteurs à être neutres face au mal.
Voilà pourquoi je m’adresse ici, à celles et ceux qui croient en Dieu : Le moment est venu de choisir entre la tiédeur et le sursaut.
Entre une foi qui se contente de rites polis et un islam qui ose dire non.
Car il est encore possible de se lever, mais l’abîme se creuse. Et demain, peut-être, il sera trop tard.
VII. Conclusion : foi, silence et responsabilité
Et que dire d’Uways al-Qarni, ce pur de l’invisible, cet homme du Yémen qui n’a jamais vu le Prophète (sws), mais dont la foi était plus claire que mille regards ?
Lorsque le Messager de Dieu fut blessé à Uhud, Uways – à des centaines de kilomètres – se frappa le visage et se brisa les dents, en écho au mal subi par celui qu’il n’avait jamais rencontré.
Peut-être extrême, peut-être incompréhensible, mais porteur d’une certitude : l’amour du Prophète ne peut être dissocié de la douleur de sa mission.
Ce souffle, on le retrouve aujourd’hui dans la résistance des humbles du Yémen – Ansarallah – qui, dans le silence du désert, tiennent tête à l’injustice mondiale. Leur fidélité rappelle celle du Hezbollah : debout dans la tempête, sans chercher d’accolades médiatiques ni de reconnaissance diplomatique. Seulement la fidélité au serment.
Uways al-Qarni est la preuve qu’on peut être loin, mais plus proche que ceux qui étaient là.
De même, aujourd’hui, certains peuples délaissés incarnent mieux l’esprit prophétique que ceux qui tournent autour de la Kaaba sans tourner le regard vers Gaza.
L’histoire musulmane elle-même nous rappelle que l’adoration sans engagement est une tromperie.
Le penseur syrien Abû al-ʿAlāʾ al-Maʿarrī, vivant à l’époque des premières croisades, dénonça la passivité des autorités musulmanes face à la prise de Jérusalem. Tandis que les Croisés massacraient musulmans, chrétiens et juifs, al-Maʿarrī exhortait sans relâche à la mobilisation. Devant l’inaction ambiante, il alla jusqu’à briser publiquement le jeûne en plein Ramadan. Lorsqu’on l’accusa d’irrévérence, il répondit, en substance :
«Lorsque les fondements de la justice sont bafoués, Dieu ne se soucie guère du respect des recommandations secondaires». Car il ne sert à rien de jeûner, de prier, ou de faire le Hajj, si dans le même temps, on accepte la souffrance des innocents comme un bruit de fond.
Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas sans précédent. À l’époque du Prophète (sws), les croyants renoncèrent au Hajj lors du traité de Hudaybiyyah pour rester fidèles à l’esprit de la mission. Plus tard, des savants furent emprisonnés pour avoir dit non.
Des peuples résistèrent les mains nues mais l’âme haute. Cette lignée de refus traverse les siècles et unit les croyants sincères.
Elle dit une chose simple : il n’y a pas d’obéissance à une autorité qui désobéit à Dieu.
Aujourd’hui, ce n’est pas seulement la Palestine qui attend notre loyauté : c’est notre héritage spirituel. Car trahir la justice, c’est trahir le Message, et trahir aussi ceux qui, avant nous, ont préféré le sacrifice à la compromission.
Chaque croyant sincère doit désormais se poser une seule question : Quelle est la valeur de mon adoration si elle ignore le sang versé ?
Peut-on encore prétendre chercher Dieu dans les cercles de Tawaf, quand on détourne les yeux des enfants de Gaza ? Peut-on invoquer al-Rahmān – le Tout-Miséricordieux – au pied de la Kaaba, et rester muet face au génocide ?
Le silence tue. Et aujourd’hui, le silence des croyants tue aussi sûrement que les bombes des bourreaux.
Avoir accompli le Hajj en 2025 sans dénonciation claire, c’est entériner le mal, c’est offrir une caution religieuse au crime.
Gaza ne réclame pas notre pitié : elle réclame notre loyauté. Gaza ne demande pas des prières : elle demande des ruptures. Refusez de faire ce Hajj tant que le génocide continue. Faites de votre refus un acte d’adoration, une prosternation en vérité. Car aujourd’hui, ce qui plaît à Dieu n’est pas le circuit de Safa à Marwa – c’est le cri du cœur qui dit : «Non. Pas au prix du sang».
Je m’adresse enfin à la jeunesse musulmane, celle dont le cœur bat encore au rythme de la justice. Vous êtes la dernière frontière entre la résignation et le sursaut.
Le monde ne manque pas de mosquées ; il manque de voix courageuses. Il ne manque pas de prières ; il manque de refus. Refusez d’être des spectateurs dans un monde qui saigne. Que votre foi ne soit pas une fuite, mais un levier.
Comme l’a dit Malcolm X : «Si vous ne vous levez pas pour quelque chose, vous tomberez pour n’importe quoi».
Levez-vous pour Gaza, pour la justice, pour l’honneur de votre foi. Levez-vous pour ne pas avoir à baisser les yeux devant vos enfants.
Épilogue
Il viendra un jour, peut-être, où les gestionnaires du sacré seront balayés par la sincérité nue d’un peuple réveillé. Mais en attendant, que chacun choisisse son camp. Car le monde n’a pas besoin de tièdes.
Comme il est dit dans les Écritures anciennes : «Parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche». (Apocalypse 3:16)
La foi n’est pas une neutralité. Elle est un feu – ou elle n’est rien.
Et ce feu, aujourd’hui, brûle à Gaza. Il brûle dans les camps, dans les ruines, dans les ventres vides et les regards dignes.
À celles et ceux qui croient encore : que votre silence ne soit pas une lâcheté, que votre absence ne soit pas une complicité. Refusez, pendant qu’il est encore temps. Car Dieu, Lui, ne dort pas.
Réflexion finale sur la fidélité et la responsabilité individuelle
Allah a doté chaque être humain du don du libre arbitre, le rendant pleinement responsable de ses actes. Ce don n’est pas un luxe : c’est un dépôt sacré, un serment que vous portez chaque jour. Aucun homme ne saurait se décharger de ses choix en se retranchant derrière une tradition, une foule ou une hiérarchie humaine.
La fidélité à la vérité divine exige courage et discernement, non obéissance aveugle. Car au jour où tout sera révélé, il ne restera qu’une question – une question qui vous hantera : «Avez-vous été le gardien de votre âme… ou l’avez-vous livrée au silence ?»
Via : reseauinternational