L’Iran dit pouvoir affirmer avec certitude que le Boeing ukrainien qui s’est écrasé à Téhéran n’a pas été touché par un missile, répondant ainsi aux accusations du Canada et du Royaume-Uni qui ont pointé la veille la responsabilité de Téhéran.
«Une chose est sûre, cet avion n’a pas été touché par un missile», a déclaré ce 10 janvier le président de l’Organisation de l’aviation civile iranienne (CAO), Ali Abedzadeh, lors d’une conférence de presse à Téhéran, à propos du Boeing 737 ukrainien qui s’est écrasé le 8 janvier près de Téhéran, faisant 176 morts. «Les informations [contenues] dans les boîtes noires [de l’appareil] sont absolument cruciales pour l’enquête, et toute déclaration avant que leurs données ne soient extraites n’est pas un avis d’expert», a ajouté le responsable.
Le vol PS752 de la compagnie Ukraine Airlines International s’est écrasé le 8 janvier au petit matin quelques minutes après son décollage de Téhéran avec 176 personnes à bord, essentiellement des Irano-Canadiens, mais aussi des Afghans, des Britanniques, des Suédois et des Ukrainiens. Londres et Ottawa affirment que l’aéronef a sans doute été abattu par un missile sol-air iranien, probablement par erreur, des vidéos à l’appui de cette thèse – difficiles à authentifier – circulant sur la toile.
Ali Abedzadeh affirme que ses équipes ont vu certaines de ces vidéos. «Nous confirmons que l’avion a été en feu pendant 60 à 70 secondes», mais dire «qu’il a été touché par quelque chose ne peut pas être correct sur le plan scientifique», a-t-il ajouté. Ces déclarations du responsable de l’aviation iranienne font suite à celles réalisées la veille par le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui a annoncé que plusieurs sources de renseignement avaient conclu que le Boeing 737 avait été «abattu par un missile sol-air iranien».
L’Iran avait immédiatement réagi à ces allégations, qualifiant la publication d’informations l’incriminant de «mises en scènes douteuses» et demandant au Canada de «partager» ses informations. En outre, le ministère iranien des Affaires étrangères a invité Boeing à «participer» à l’enquête.
En France, le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) a annoncé ce 10 janvier son intention d’envoyer un représentant en Iran dans le cadre de l’enquête sur le crash. Le crash de Téhéran a coïncidé le 8 janvier avec les frappes iraniennes sur des bases militaires abritant notamment des soldats américains en Irak, en représailles à l’assassinat du général Qassem Soleimani, tué cinq jours plus tôt à Bagdad.
Source : RT