L’alerte est de taille. Le monde s’achemine vers une « catastrophe humanitaire » avec la crise du coronavirus, comme l’évoque l’ONU dans un rapport rendu public ce mardi par le Programme alimentaire mondial (PAM).
Une projection faite sur l’impact du Covid-19 concernant les pays déjà confrontés à la malnutrition : « Le nombre de personnes souffrant sévèrement de la faim pourrait doubler en raison de la pandémie de Covid-19, atteignant alors plus de 250 millions d’ici la fin de 2020 », a alerté Elisabeth Byrs, porte-parole du PAM.
Dans son rapport, l’organisation fait état d’une hausse de 113 à 135 millions de personnes au bord de la famine en raison des conflits, des problèmes climatiques et des chocs économiques. Et pour l’année 2020, avec les conséquences du coronavirus, c’est une explosion du nombre qui est en vue. Les chiffres pourraient passer de 135 à 265 millions de personnes d’après les analyses du PAM.
« Nous sommes au bord d’une pandémie de faim », a-t-il dit à la plus haute instance des Nations unies qu’il exhorte de réagir. « Nous sommes non seulement confrontés à une pandémie de santé mondiale, mais aussi à une catastrophe humanitaire mondiale. Des millions de civils vivant dans des pays marqués par des conflits, dont de nombreuses femmes et enfants, risquent la famine, le spectre de la famine étant une possibilité très réelle et dangereuse ».
« Dans le pire des scénarios, nous pourrions avoir une famine dans une trentaine de pays. En fait, dans dix de ces pays nous avons déjà plus d’un million de personnes, dans chacun d’entre eux, au bord de la famine », a-t-il précisé. Elisabeth Byrs, porte-parole du Programme alimentaire mondial, a renseigné un peu plus sur le nombre de personnes confronté à la famine.
« 821 millions de personnes dans le monde souffrent de malnutrition chronique » a-t-elle fait savoir. Selon toujours elle, le Soudan, le Yémen, la Centrafrique, le Zimbabwe, l’Afghanistan, la Syrie et Haïti font partie des pays menacés.