Le président français Emmanuel Macron a accusé la Russie de précipiter l’Europe au bord d’une nouvelle guerre mondiale, jeudi, lors d’une apparition en direct sur les réseaux sociaux.
« Les Russes ont mondialisé la guerre en Ukraine », a déclaré Macron en réponse à une question sur la possibilité que l’invasion de l’Ukraine par Moscou ne déclenche une troisième guerre mondiale.
Bien qu’il ait précisé se « méfier des paroles fracassantes », le président français a souligné que la Russie utilise des drones iraniens pour frapper des cibles en Ukraine et a déployé des troupes nord-coréennes sur le front.
« Il y a un conflit en Ukraine où, de fait, les Russes ont mondialisé les choses », a-t-il ajouté. « [Cette guerre] restera-t-elle limitée à ce théâtre ? Espérons-le. »
Cette réprimande cinglante envers le Kremlin intervient alors que les dirigeants occidentaux tentent de réagir à la probabilité que le président américain Donald Trump abandonne l’alliance transatlantique, pilier de la sécurité européenne depuis 1945.
Macron a confirmé son projet de se rendre à Washington la semaine prochaine pour convaincre Trump que céder aux exigences de Vladimir Poutine le ferait paraître faible aux yeux de la Chine et de l’Iran.
Il a également contredit la description de Volodymyr Zelenskyy comme un « dictateur » par Trump, rappelant que le dirigeant ukrainien a été élu démocratiquement. Il a défendu la décision de Zelenskyy de ne pas organiser de nouvelles élections en 2024 en pleine guerre, alors que des millions de citoyens sont réfugiés à l’étranger ou mobilisés.
Macron a expliqué avoir organisé cette diffusion d’une heure pour informer les Français sur les enjeux du pays et contrer les « fausses informations » circulant récemment. Il a notamment démenti des rumeurs sur un rétablissement de la conscription.
Cependant, il a appelé les citoyens à prendre conscience que « nous entrons dans une époque où chacun doit se demander ce qu’il peut faire pour la nation ».
« Vous avez un rôle à jouer », a-t-il insisté.
Le président a plusieurs fois évoqué la Seconde Guerre mondiale et Charles de Gaulle, chef de la Résistance contre l’occupation allemande. Pour Macron, résister à la Russie est nécessaire pour défendre les intérêts français.
S’il a refusé de comparer la Russie à l’Allemagne nazie des années 1930, il a décrit Moscou comme « une puissance militaire dangereuse devenue impérialiste ».
Interrogé sur une armée européenne commune, Macron a jugé cette idée improbable en raison des divergences stratégiques au sein du bloc. Il a toutefois plaidé pour une « autonomie stratégique européenne » et des emprunts communs pour financer la défense.
La capacité de la France à s’endetter reste incertaine, alors que le gouvernement réduit drastiquement les dépenses face à la crise budgétaire.
Macron a indiqué qu’augmenter les dépenses militaires à 5 % du PIB — une exigence de Trump envers l’OTAN — était « une des questions » à l’étude.
Plus tôt dans la journée, il avait réuni les chefs de partis politiques pour discuter de la guerre en Ukraine. Selon France Inter, il a évoqué l’option des 5 % du PIB si les États-Unis « décidaient de ne plus protéger l’Europe ».
Il est temps de l’enfermer