L’ancien ministre de l’Écologie révèle avoir été menacé par l’entreprise Monsanto.
Nicolas Hulot est en colère. L’ancien ministre de l’Écologie d’Emmanuel Macron, qui avait claqué la porte du gouvernement avec perte et fracas à la fin de l’été 2018, accuse le géant mondial de l’agrochimique Monsanto de tentative d’intimidation. Dans un article du JDD à la date du 2 février, l’ex présentateur d’Ushuaïa dénonce :« Quelques mois après que j’ai été nomme ministre, une personne de ma connaissance, haut placée dans une entreprise travaillant dans le domaine de l’environnement et qui pourra confirmer ce que je révèle ici, est venue me voir avec ce message menaçant : Monsanto avait demandé à une officine belge de s’occuper de ma réputation ».
« La pire firme du monde »
Cette prise de parole n’intervient pas par hasard. Mercredi 6 février s’ouvre le procès opposant Monsanto (propriété du groupe Bayer) à un agriculteur français, Paul François. Originaire de Charente, « il fait partie des centaines de personnes en lutte, contre la pire firme du monde », développe Hulot. Ce céréalier estime avoir été intoxiqué par la firme en 2004 en inhalant du Lasso, un herbicide retiré du marché en 2007. En première instance, il avait remporté son procès, ainsi qu’en appel, avant de perdre en cassation.
« Paul François est doublement victime, poursuit Hulot. Dans sa chair car il a été livré à des produits dangereux ; et d’un rapport de forces inégal dans le combat devant les tribunaux (…) S’il perdait ce nouveau procès, ce serait évidemment une humiliation pour toutes les victimes. »
Contacté par le JDD, Bayer Monsanto dément « formellement ces allégations très graves et diffamatoires ».