C’est une solution que la plupart des Américains soutiendraient si on leur donnait le choix, mais ce n’est pas le cas. Au lieu de cela, le Congrès US a adopté un plan de relance de 2 000 milliards de dollars dont le contribuable américain sera tenu entièrement responsable.
Pire encore, la nouvelle loi prévoit une allocation de 500 milliards de dollars (un autre cadeau des entreprises) que la Réserve fédérale utilisera comme base de capital pour emprunter 4 500 milliards de dollars. Tout comme les titres adossés à des créances hypothécaires (MBS) ont été utilisés pour escroquer des millions d’investisseurs de leurs économies durement gagnées dans la période précédant la crise financière de 2008, les obligations d’entreprises « toxiques » ont été l’arme de choix utilisée pour dérober des billions de dollars aux investisseurs dans la période précédant la crise actuelle. (Même arnaque, instrument différent) Le virus n’était que la cause immédiate qui a fait basculer le secteur dans l’effondrement. Le problème s’était aggravé pendant des années et tous les acteurs de la communauté financière (y compris la Fed, la BRI et le FMI) savaient que ce n’était qu’une question de temps avant que le marché n’explose. Ce qui s’est produit.
Poutine a opté pour un plan plus rationnel et plus compatissant. Il va lancer un programme d’aide qui se concentre en fait sur les personnes qui en ont le plus besoin. Ensuite, il va couvrir les coûts en taxant les personnes qui sont les plus capables d’assumer le fardeau. Son intention n’est pas de « tremper les riches » ou de redistribuer la richesse. Il veut simplement trouver la manière la plus équitable de partager les coûts de cette crise totalement inattendue. En bref, deux très mauvaises options ont été présentées à Poutine :
1- Laisser le peuple russe se blottir dans ses maisons jusqu’à ce que la nourriture s’épuise et que les factures s’entassent jusqu’au plafond.
2-Ou puiser dans une source de revenus temporaire qui aidera le pays à traverser la crise.
Il a judicieusement choisi cette dernière option non pas parce qu’il est un ardent gauchiste qui déteste le « marché libre », mais parce qu’il se rend compte qu’en temps de crise nationale, ce sont les gens qui sont les plus aptes à payer qui devraient payer. C’est une question d’équité.
Et qui sont les personnes qui bénéficieront du plan de Poutine ? Eh bien, il les a nommés dans un discours qu’il a prononcé devant la nation la semaine dernière. En voici un extrait :
« Nous devons également prendre des mesures supplémentaires, principalement pour assurer la protection sociale de notre peuple, de ses revenus et de ses emplois, ainsi que le soutien aux petites et moyennes entreprises, qui emploient des millions de personnes…
Tout d’abord, toutes les prestations de protection sociale auxquelles nos citoyens ont droit devraient être renouvelées automatiquement au cours des six prochains mois… si une famille a droit à un logement subventionné et à des paiements pour les services publics, elle n’aura pas besoin de confirmer régulièrement son revenu par habitant pour continuer à recevoir cette aide de l’État… tous les paiements aux anciens combattants et aux travailleurs à domicile, dont la date est fixée au 75e anniversaire de la Grande Victoire, 75 000 et 50 000 roubles respectivement, devraient être effectués avant les vacances de mai…
Deuxièmement, il est essentiel de soutenir les familles avec enfants…….Troisièmement, nous devons soutenir les personnes en congé de maladie et celles qui ont perdu leur emploi ». (Discours de Poutine à la nation)
Vous voyez ? Pas de gros versements aux entreprises en faillite, pas de chèques d’aide sociale pour Wall Street et pas d’allégements fiscaux pour les banquiers.
Juste de l’argent pour les gens qui en ont désespérément besoin : Les familles avec enfants, les vétérans, les travailleurs à domicile, les malades, les chômeurs et les sans-abri. Simple et équitable.
Le plan Poutine prévoit également un soutien au personnel médical, aux médecins, aux infirmières, au personnel d’urgence, aux employés des hôpitaux, aux travailleurs de la santé et aux premiers intervenants. Poutine :
« Nous avons mobilisé toutes les capacités et les ressources pour déployer un système de prévention et de traitement en temps utile. Je voudrais m’adresser tout particulièrement aux médecins, au personnel paramédical, aux infirmières, au personnel des hôpitaux, des cliniques externes, des centres paramédicaux ruraux, des services d’ambulance et aux chercheurs : vous êtes en première ligne pour faire face à cette situation. Je vous remercie de tout cœur pour vos efforts dévoués ».
Poutine et ses conseillers vont-ils commettre des erreurs pour contenir le virus et mettre fin à la contagion le plus rapidement possible ?
Probablement, mais il semble bien qu’ils aient les bonnes priorités. Poutine semble comprendre que la santé et le bien-être du peuple russe doivent passer avant la bourse, le capital financier ou les entreprises.
Source : The Unz Review,
Traduction : Les Moutons Rebelles