Le président français, Emmanuel Macron, a crée la polémique après avoir affirmé dans un podcast diffusé lundi, à quelques jours des législatives, que les programmes des « deux extrêmes » mènent « à la guerre civile ».
Macron faisait allusion aux programmes du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI). Selon lui, le RN « renvoie les gens à une religion ou à une origine », tandis que LFI propose « une forme de communautarisme ».
« La réponse de l’extrême droite » en matière d’insécurité, « parce qu’elle renvoie les gens ou à une religion ou à une origine, (…) elle divise et elle pousse à la guerre civile », a dit le chef de l’État dans le podcast « Génération Do It Yourself ». En face, La France insoumise propose « une forme de communautarisme… un peu électoral », « mais ça, c’est aussi la guerre civile derrière, parce que c’est d’abord renvoyer des gens exclusivement à leur appartenance ou religieuse ou communautaire », a-t-il poursuivi.
Et de noter : »Je pense que c’est un danger et c’est pour ça que je pense que et le Rassemblement national et La France insoumise répondent à des vrais problèmes (…), des vraies colères, des vraies angoisses, celles de la personne qui se dit ’on ne répond pas à mon problème de sécurité’, celle qui dit ’je ne suis pas reconnue et protégée parce que je suis musulman’ ». Mais ils « répondent mal à mes yeux », « en accroissant la conflictualité et la guerre civile ».
Ces propos n’ont pas manqué de susciter critiques et indignation aussi bien à droite qu’à gauche, et même dans le camp présidentiel.
Alors que le président du RN, Jordan Bardella, a déclaré qu' »un président de la République ne devrait pas dire cela », le chef de file des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a accusé Emmanuel Macron d’être « toujours là pour mettre le feu ». « La guerre civile pour l’instant c’est lui qui l’a déclenchée en Nouvelle-Calédonie », a asséné Mélenchon.
« Bon courage pour expliquer que la hausse des salaires et le service public renforcé, c’est la guerre civile », écrit pour sa part Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, sur X, dénoncant la stratégie « lui ou le chaos » d’Emmanuel Macron.
Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), lui, juge la comparaison de Macron « impardonnable ». « Mettre sur le même plan le front populaire qui veut défendre une République écologique et sociale et l’extrême droite qui veut revenir sur nos principes fondamentaux comme le droit du sol, ce que même Vichy n’avait pas osé faire, est une honte », a écrit Faure sur X.
De son côté, le candidat LR (Les Républicains) aux législatives, Geoffroy Didier, a dénoncé des propos « irresponsables ». « C’est lui (Macron, NDLR) qui a voulu, ou en tout cas tenté, de tuer la droite républicaine, la gauche républicaine, pour qu’il ne reste que l’extrême gauche et l’extrême droite », a-t-il déclaré au micro de BFMTV.
Même au sein du camp présidentiel, les propos de Macron ne passent pas. « C’est insupportable », lance un ancien ministre en campagne, cité par RMC. Et d’ajouter : « Je ne le comprends plus ». Même son de cloche du côté d’un député sortant, également cité par RMC. « Il est dans la surenchère, on perd notre boussole politique », déplore-t-il.