La PrĂ©fecture de Seine-Maritime a publiĂ© le 1er octobre 2019 la liste des produits chimiques stockĂ©s Ă l’usine Lubrizol de Rouen, qui a brĂ»lĂ© le 26 septembre.
Tout d’abord un tableau indiquant le type de produits par usage et le tonnage associĂ©. Puis un autre tableau avec le nom des produits et la classe des dangers associĂ©s.
Voici une lĂ©gende des diffĂ©rentes classes de dangers Ă©voquĂ©es dans ce document. J’ai encadrĂ© en rouge ceux qui sont citĂ©s. En dehors des cas prĂ©visibles d’irritations des voies respiratoires ou de toxicitĂ© pour les organismes aquatiques, on trouve des produits plus inquiĂ©tants qui peuvent nuire Ă la fertilitĂ© et aux foetus ou qui comportent des risques avĂ©rĂ©s pour les organes.
Alors que certaines substances dĂ©rivĂ©es du pĂ©trole prĂ©sentent une seule mention de danger, d’autres comme Amines, alkyle en C16-18 cumulent toutes les tares ou presque:
« cette substance peut ĂȘtre fatale si elle est avalĂ©e et pĂ©nĂštre dans les voies respiratoires, est trĂšs toxique pour les organismes aquatiques avec des effets nĂ©fastes Ă long terme, des lĂ©sions oculaires graves, des lĂ©sions des organes lors d’un exposition prolongĂ©e ou rĂ©pĂ©tĂ©e et provoque une irritation de la peau. »
Normalement, la prĂ©fecture est censĂ©e rendre publique des analyses plus poussĂ©es mercredi. Ce qui a Ă©tĂ© testĂ© jusque lĂ n’a pas grand intĂ©rĂȘt compte tenu du type dâincident qui a eu lieu puisque les analyses n’ont pas cherchĂ© la prĂ©sence de ces produits chimiques dans l’air.
A ce sujet, l‘extrait de cette entrevue avec un pompier en dit long sur la fĂ©brilitĂ© des autoritĂ©s. L’homme n’a mĂȘme pas accĂšs Ă ses propres analyses de sang. Un comble:
« Il tend la lettre comme sâil sâapprĂȘtait Ă dĂ©voiler une piĂšce Ă conviction, la preuve «que les autoritĂ©s veulent cacher la vĂ©rité». Le dos droit sur une chaise de salon, le regard fixĂ© sur le courrier il a un dĂ©bit de voix limpide : «Biologie sanguine Ă rĂ©aliser Ă rĂ©ception du courrier, ce lundi 30 septembre. Merci de bien vouloir adresser les conclusions mĂ©dicales sous pli confidentiel au Service dĂ©partemental dâincendie et de secours de la Seine-Maritime.» Fabien (1), 33 ans, est un pompier professionnel de Rouen. Depuis jeudi, il a passĂ© environ quarante heures sur le site incendiĂ© de Lubrizol. «Et aujourdâhui, on me dit que mes propres rĂ©sultats dâanalyses me sont inaccessibles, quâelles doivent rester confidentielles, sâalarme-t-il. Comment voulez-vous quâon ne devienne pas paranos ?»
Fabien en est persuadĂ© : depuis le dĂ©but du drame, ses «boss» mentent dĂ©libĂ©rĂ©ment pour ne pas «crĂ©er un mouvement de panique» dans le clan des pompiers. «DĂšs le premier jour, on a manquĂ© de bouteilles dâair au bout de deux heures, tĂ©moigne-t-il. On a Ă©tĂ© obligĂ©s de continuer le boulot avec des masques en papier. Ăa sentait le soufre et lâhydrocarbure. La fumĂ©e Ă©tait suffocante, le sol Ă©tait recouvert dâune marĂ©e noire. Les employĂ©s de Lubrizol prĂ©sents sur place Ă©taient surĂ©quipĂ©s. Mais nous, je voyais bien que nos tenues nâĂ©taient pas du tout adaptĂ©es.» »
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Source : Fawkes News