Selon l’AFP (lire plus bas), disant avoir subi des tentatives d’agression de la part des Gilets Jaunes, certains médias ont osé appeler dimanche au boycott de la couverture des futures manifestations du mouvement, un appel hallucinant et incompréhensible.

S’ils se sentent en danger de mort, ces journalistes doivent alors penser à changer de métier. Nous sommes en France, la presse est libre (en principe), et les risques pas si élevés qu’ils le prétendent.

La liberté d’expression en France s’est écroulée durant ces cinq dernières années passant environ à la 70ème place mondiale, une catastrophe pour une prétendue démocratie qui explique en grande partie les agressions sur des journalistes. L’indépendance des médias de masse est logiquement remise en cause, la désinformation étant gravée dans la tête de certains contestataires qui se sentent maltraités, voire ridiculisés en direct à la télévision.

Il y a toujours des explications, et si les agressions sont condamnables et intolérables, il est urgent que les médias mainstream se remettent en question. (wikistrike)

Ce 24 novembre, BFM et Cnews n’ont pas cessé de diffuser, minute après minute, avec tous les détails possibles, les images catastrophiques des Champs-Elysées, le reste du pays ayant été complètement oublié, ignoré, zappé, annihilé. Le message qu’ils ont alors renvoyé était la violence pourtant organisée par une petite centaine de casseurs, tandis qu’il aurait dû être celui des Gilets jaunes, eux qui se cassent le dos pour se faire entendre, passant des journées entières autour des ronds-points.

Ces deux médias « non-stop » ont donc tronqué le véritable enjeu de cette journée de manifestations, donnant au peuple la terrible sensation de travestir leur mouvement, leurs paroles, leurs revendications, et évidemment, confortant la population française dans l’idée qu’ils ne sont plus des médias libres, mais à la botte de l’Etat. Derrière cela, il faut aussi en assumer les conséquences.

Ce n’est pas en boycottant les Gilets Jaunes que les journalistes  retrouveront de la crédibilité, leur silence ne servant à l’évidence que les intérêts du pouvoir. Faire le jeu de l’Etat n’est assurément pas la voie à prendre, et le boycott d’un mouvement social serait honteux pour toute la profession.

Pour notre part, au regard de cet acharnement à diffuser les images parisiennes, peu constructives et immorales, nous accusons BFM, Cnews et LCI ainsi que leurs journalistes de totale désinformation, ayant dévoyé l’essence de la grogne populaire.

Pour que Emmanuel Macron soit entendu par cette France en colère, il est primordial que le message soit correctement transmis, en l’occurrence, que les médias fassent leur job, auquel cas, d’autres débordements surviendront.

S’ils se sentent en danger, nous pensons fort aux journalistes à Gaza qui apprenant cet appel au boycott en France doivent se dire qu’ils pourraient aisément se mettre en grève de la faim.

Marc Bildermann pour WikiStrike

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Disant avoir subi des tentatives d’agression de la part des «Gilets Jaunes», certains médias toulousains ont appelé dimanche au boycott de la couverture des futures manifestations du mouvement, écrit l’AFP.

Une partie des médias de la région toulousaine ont appelé dimanche à boycotter la couverture des actions des «gilets jaunes», au lendemain de la tentative d’agression de journalistes, indique l’AFP.

Au total, cinq journalistes de CNEWS et BFM TV ont porté plainte pour «violences aggravées», «menaces de mort», «tentative d’agression en réunion», samedi et dimanche, relatant avoir, lors d’une manifestation des «gilets jaunes» place du capitole samedi, reçu des coups de pied, des crachats, une bouteille d’eau en plein visage et avoir été poursuivis dans les rues toulousaines.

En conséquence, plusieurs journalistes de la région ont lancé dimanche un appel au boycott de la couverture des «gilets jaunes», «en solidarité avec [les] collègues toulousains agressés».

L’appel, relayé par le Club de la presse Occitanie qui «condamne les agressions» et s’inquiète des «actes de violences qui s’amplifient», a été suivi par plusieurs rédactions régionales, à commencer par BFM TV et CNEWS, mais aussi M6 et Via Occitanie.

«Nous faisons bien-sûr la différence entre les manifestants pacifistes et les agresseurs» a tweeté dimanche la direction de CNEWS, qui dit son «soutien» aux journalistes «agressés, harcelés». «Ces comportements sont intolérables», avait réagi samedi celle de BFM TV.

Le boycott n’est cependant pas unanimement suivi.

France 3 Occitanie a dit privilégier d’autres solutions: «On a prévu un reportage de réaction des « Gilets Jaunes » sur ce qui s’est passé hier [samedi 24, ndlr], ainsi qu’un plateau pour exprimer notre solidarité et rappeler que lorsqu’on commence à agresser des journalistes dont le seul tort est de faire leur métier, cela pose quand même des questions sur la vision qu’on a de la démocratie», a expliqué à l’AFP son rédacteur en chef Léo Lamberton.

«Je déplore complètement ce qui a pu arriver aux copains mais je ne pense pas que la bonne réponse soit de fermer la porte, au contraire», a expliqué à l’AFP un reporter radio pour lequel «ne pas couvrir ce conflit social ne ferait que conforter les quelques dizaines de fascistes au milieu de cet océan de sincérité».

106 301 «gilets jaunes» ont été recensés samedi à 17h00 dans toute la France, dont 8 000 à Paris, contre 282 710 au total samedi dernier à la même heure, a dénombré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Il y a eu au total 130 personnes placées en garde à vue. À Paris, 69 personnes ont été interpellées, selon un bilan de la Préfecture de police dans la soirée.

source:http://www.wikistrike.com/2018/11/se-croyant-en-danger-de-mort-des-journalistes-appellent-a-ne-plus-diffuser-le-mouvement-des-gilets-jaunes.html