Tuer le père, effacer la mère : le vrai visage d’une société en déconstruction

La neutralisation idéologique de la culture familiale

par Jérôme Delforge et Serge Van Cutsem

Ce qui se passe aujourd’hui en Belgique – en particulier à Uccle, où la commune vient de supprimer les fêtes des mères et des pères au profit d’une «fête des familles» neutre et inclusive – n’est pas un cas isolé. En France aussi, sans directive nationale mais par glissement progressif, de nombreuses écoles remplacent discrètement ces célébrations traditionnelles par des fêtes dites «des gens qu’on aime», «des proches» ou «des familles».

Dans les deux pays :

  • Les motifs invoqués sont identiques : respect de la diversité familiale, crainte de heurter des enfants sans figure parentale classique, souci d’inclusion.
  • Les procédures sont similaires : décisions prises en concertation interne, sans consulter réellement les parents.
  • Les effets sont les mêmes : effacement des repères affectifs fondamentaux sous prétexte de bienveillance, neutralisation des rôles familiaux, et remplacement du réel par une abstraction administrative.

Ce phénomène n’est pas marginal : il s’insinue partout, à bas bruit, sans débat public, et sous couvert de modernité. Il ne s’agit plus seulement d’intégrer les minorités, mais de déconstruire les majorités, de diluer les identités et de normaliser l’effacement.

Sous couvert de modernité et d’inclusion, cette décision traduit en réalité une négation pure et simple d’une tradition affective forte, profondément enracinée dans notre culture et dans l’histoire de nos enfants.

Ce n’est pas une évolution : c’est une suppression, une annulation dictée par une minorité.

On prétend respecter la diversité mais en réalité on l’étouffe, car célébrer une maman ou un papa, ce n’est pas nier d’autres réalités familiales : c’est honorer des liens affectifs profonds, intimes, parfois uniques, que l’école n’a ni mandat ni légitimité à neutraliser au nom de considérations abstraites.

Il ne s’agit pas ici d’une tirade psychanalytique Œdipienne, mais d’un constat très concret, en 2025, sur l’évolution préoccupante des rapports entre l’État, les parents et leurs enfants.

L’argument de la réforme du calendrier scolaire n’est qu’un prétexte pour cacher cette dérive malsaine. Ce n’est ni la fête des mères ni la fête des pères qui tombent mal, c’est une nouvelle lecture idéologique de la société qui pousse à son effacement.

Faut-il rappeler que l’inclusion ne consiste pas à gommer ce qui existe, mais à permettre à chacun d’exister sans en effacer les autres ? Car clairement il s’agit ici d’une dictature des minorités qui s’impose à la majorité.

Nous avions déjà alerté, en 2023, sur l’accord de coopération signé entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Cocof, visant à généraliser l’EVRAS (Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle). Ce guide, censé accompagner les enfants dans leur développement, soulevait des questions essentielles et légitimes :

  • Inadéquation des contenus pour les jeunes enfants
  • Absence de valorisation du rôle des parents
  • Sacralisation précoce de l’autodétermination
  • Sexualisation anticipée de l’enfant
  • Manque de prudence sur les questions transgenres
  • Violation potentielle de principes juridiques relatifs à la minorité

À l’époque, ces critiques furent balayées d’un revers de la main, nous avions été traités comme d’habitude de «complotistes» et d’ennemis du progrès. Et pourtant, deux ans plus tard, nos craintes se confirment par des faits incontestables.

À la lecture de ce courrier, il est difficile de ne pas ressentir le souffle froid des régimes qui, dans l’histoire, ont voulu briser les liens familiaux pour mieux contrôler l’individu : l’URSS stalinienne, l’Allemagne nazie, la Chine maoïste.

Casser le lien parent-enfant : un vieux rêve totalitaire. On commence par effacer le père et la mère, l’étape suivante sera l’éducation confiée exclusivement à l’État.

Dans toute dictature digne de ce nom, l’objectif est le même : dominer la sphère privée, notamment le lien entre l’enfant et ses parents, premier rempart contre l’endoctrinement.

En tant que parents, nous refusons :

  • La confiscation de nos repères éducatifs par une administration qui outrepasse son rôle.
  • L’alignement systématique sur des minorités hyper visibles et revendicatrices au détriment d’une majorité silencieuse.
  • La réécriture des rites sociaux sans consultation des familles concernées.

Nous ne sommes pas dupes : cette démarche ne relève pas du bon sens pédagogique, mais d’une dérive idéologique qui impose à nos enfants une vision désincarnée de la famille, transformant l’école en laboratoire sociologique sans leur consentement.

En conséquence, nous exigeons :

  1. Le rétablissement du libre choix des écoles d’organiser ou non la fête des mères et la fête des pères, en concertation avec les familles.
  2. La tenue d’une consultation citoyenne locale, afin de mesurer objectivement le souhait réel des parents d’élèves sur cette question.
  3. Une garantie écrite que les décisions éducatives futures ne feront plus l’objet de telles modifications unilatérales sans débat public.

L’école n’est pas un outil d’ingénierie sociale. Elle est un lieu d’apprentissage et de respect des réalités humaines, dans toutes ses dimensions. L’enfant qui ne peut plus faire un dessin pour sa maman ou réciter un poème, fruit de sa création, pour son papa parce que cela dérangerait un autre modèle familial n’est pas plus inclus : il est amputé d’un geste d’amour universel et donc exclu de nouvelles idéologies insensées.

La tolérance ne doit pas mener à l’effacement des repères fondamentaux, ni à la dissolution des traditions qui fondent un vivre ensemble durable.

Cette société de déconstruction, fluide et insipide, perd ses enfants. Il est temps que les parents ouvrent les yeux, reprennent leur place et résistent à l’intrusion idéologique dans l’intimité familiale.

Via : reseauinternational

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Lire aussi

Les derniers articles