Dernier en date des maires anti-pesticides, un élu breton interdit les pesticides au nom de la santé de ses administrés et dénonce l’absence de réglementation nationale qu’il qualifie de «carence de l’Etat». Les agriculteurs s’insurgent.
Le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), commune de 602 habitants, comparaitra le 21 août devant le tribunal administratif de Rennes pour avoir signé en mai un arrêté interdisant l’usage de pesticides près des habitations afin de «protéger la santé» de ses administrés.
Attaqué par la préfecture, l’arrêté du 18 mai interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques «à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel», selon le texte de cinq pages consulté par l’AFP.
Daniel Cueff, qui assurera seul sa défense, souligne dans son arrêté qu’un maire «a le devoir et la responsabilité de prendre au titre de son pouvoir de police toutes mesures de nature à prévenir et à faire cesser toutes pollutions sur le territoire de sa commune».
Interrogé par l’AFP, il affirme que Langouët «est engagée depuis 20 ans dans la transition écologique», avec une cantine 100% bio et locale depuis 2004, l’arrêt du désherbage chimique dès 1999, deux éco-hameaux et un travail sur la réduction de l’empreinte carbone du village.
«Tous ces efforts sont atténués par le fait qu’une partie des agriculteurs n’a pas pris la mesure de la nécessité de se passer des pesticides de synthèse», déplore le maire, qui dit pouvoir compter sur le soutien des habitants, lesquels ont d’ailleurs créé le collectif «Nous voulons des coquelicots».
«Je suis inquiète depuis très longtemps des conséquences de l’usage des pesticides sur la santé de mes enfants et petits-enfants», confie Nicole Duperron-Anneix, membre du collectif et qui vit «au milieu des champs».
«Les enfants mangent bio à la cantine, habitent dans des bâtiments éco-conçus mais ils vivent près des champs et on a retrouvé des taux de glyphosate très élevés dans les urines de deux d’entre eux», s’alarme-t-elle.
Mécontentement des agriculteurs
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