Lors d’une intervention qui n’était pas censée être rendue publique, Jack Dorsey laisse entendre que la purge de certains contenus sur Twitter répond à une stratégie assumée en interne. Un propos assez différent de celui qu’il tient publiquement.
Le 14 janvier, l’organisation conservatrice américaine Project Veritas a révélé un enregistrement vidéo dans lequel le fondateur et PDG de Twitter Jack Dorsey affirme au sujet de la suspension définitive du compte de Donald Trump que cette tendance concernera «plus qu’un seul compte» et qu’elle devrait s’inscrire dans la durée. Ironie : l’extrait a notamment été diffusé sur Twitter, assorti du mot-clé «Expose Twitter».
Parole publique, parole privée
Un propos qui diffère largement de celui, bien plus nuancé, tenu publiquement le 13 janvier par Jack Dorsey, qui tentait de calmer le jeu au moment où la tendance en Bourse de son entreprise, depuis la suspension du compte Twitter de Donald Trump, est clairement à la chute.
Selon Project Veritas, l’enregistrement vidéo révélé aurait été réalisé le 8 janvier par un employé lors d’une vidéoconférence interne à l’entreprise californienne. On peut y entendre Jack Dorsey s’y exprimer sur le bannissement de Donald Trump en ces termes : «Nous sommes concentrés sur un seul compte en ce moment, mais ce sera plus important qu’un seul compte, et cela va durer bien plus longtemps que ce jour, que cette semaine et que les prochaines semaines, et ça durera au-delà de l’investiture [de Joe Biden]».
Let’s see if @jack is going to let this one trend…
Tweet #ExposeTwitter right now! pic.twitter.com/QhyyUTpKUB
— James O’Keefe (@JamesOKeefeIII) January 14, 2021
Jack Dorsey évoque également QAnon, un mouvement dont les partisans estiment que Donald Trump défend les Etats-Unis contre un vaste complot criminel, et dont les comptes de quelque 70 000 adeptes ont été purement et simplement supprimés. «Les mesures que nous prenons aujourd’hui concernant QAnon, par exemple, sont un exemple d’une approche plus large que nous devrions examiner et approfondir», a déclaré le PDG de 44 ans, en précisant que ce type de contenu ne «disparaîtra pas de sitôt».