Alors que la France participe avec une trentaine de pays aux manœuvres de l’Otan en mer Noire, des analystes américains ont constaté les capacités limitées de l’armée française pour mener une guerre de longue durée. De l’avis d’Éric Zemmour, dans un tel conflit, les militaires épuiseraient leurs ressources en 24 heures.
Commentant le rapport du think tank américain Rand Corporation sur les capacités limitées de l’armée française en cas de conflit de longue durée, Éric Zemmour a noté sur CNews que les reproches des Américains envers la France étaient «très pertinents».
«En gros, l’armée française est une armée d’échantillon […], on a de tout pour tout, on peut faire une guerre à tout le monde pour une journée, et puis après il n’y a plus rien. Et puis après il n’y a pas assez de munitions, et puis après il n’y a pas assez d’hélicoptères, de sous-marins. On a de quoi faire la guerre 24 heures», a-t-il expliqué.
Eric Zemmour : « L’armée française est une armée d’échantillon, on peut faire une guerre à tout le monde pour une journée, après il n’y a plus rien » #Facealinfo pic.twitter.com/ofESReygaj
— CNEWS (@CNEWS) June 30, 2021
À titre d’exemple, l’éditorialiste s’est souvenu de l’opération de la France en Libye en 2011. D’après lui, les militaires français ont tiré au cours de leur première journée 150 missiles de croisière alors que l’armée française ne disposait que de 100 missiles.
«Donc la guerre au bout de 12 heures, elle était terminée pour nous, si on n’avait pas eu les Américains qui nous ont fournis, on ne pouvait plus continuer. C’est ça l’armée française. On sait tout faire, on a de tout, ce qui est formidable parce que cela permet de garder des compétences […], mais ça veut dire aussi que c’est ridicule», a-t-il ajouté.
Et d’ajouter:
«Et en plus on a des politiques qui font semblant de ne pas voir ce qu’ils ont fait. Depuis 30 ans, ils ont récupéré les fameux dividendes de la paix – la fameuse expression de Laurent Fabius pour réduire les budgets [militaires, ndlr]. Parce qu’évidemment c’était plus facile de réduire le budget de l’armée, parce que les militaires se taisaient et ne faisaient pas grève et ne manifestaient pas dans la rue, que de réduire les autres budgets publics. Mais les politiques font toujours comme si l’armée pouvait tenir des mois et donc chaque Président veut son intervention militaire à l’étranger, en particulier en Afrique».
Le rapport
Publié en juin sous le titre «Un allié puissant aux capacités limitées», le rapport de Rand Corporation évalue les capacités de l’armée française en tant que membre de l’Otan en cas de guerre conventionnelle (non nucléaire) pour défendre les États baltes face à la Russie.
Si les analystes louent les forces armées françaises comme étant parmi les meilleures d’Europe occidentale et soulignent leurs compétences étendues leur permettant de s’engager dans des missions de tous types, ils sont toutefois sceptiques quant aux capacités de l’armée à soutenir un conflit de longue durée.
Ils pointent, entre autres, des faiblesses dans son transport aérien stratégique et la quantité insuffisante de munitions. Il y a également, selon eux, des problèmes de préparation opérationnelle, en particulier au niveau de leurs hélicoptères. Enfin, les analystes mettent en garde contre la diminution du budget militaire du pays et la réduction de ses missions à l’étranger, notamment au Sahel, ce qui pourrait se faire ressentir en cas de conflit majeur en Europe.
La France se prépare à un grand conflit
La France participe actuellement avec 31 pays aux vastes exercices militaires Sea Breeze 2021 en mer Noire organisés par les États-Unis et l’Ukraine, pays qui accuse constamment la Russie de vouloir envahir une partie de son territoire, ce que Moscou dément.
La France envisage également de mener en 2023 en Champagne-Ardenne un grand exercice, Orion, qui pourrait inclure des manœuvres conjointes des armées française, américaine, belge et britannique. Cet exercice s’inscrit également dans l’hypothèse d’un conflit armé de grande intensité dans un futur proche. En octobre 2020, dans un entretien aux Échos, le chef d’état-major des armées François Lecointre avait indiqué que l’armée du pays doit être «capable, après six mois de montée en puissance, de soutenir un tel engagement pendant six mois».
Source : sputniknews