Dans un long entretien à l’hebdomadaire français Le Point, publié ce 23 avril, le porte-parole du Kremlin est notamment revenu sur les exigences de Moscou en vue d’une cessation des hostilités avec Kiev ainsi que sur l’attitude des chancelleries européennes ces trois dernières années.
« Il n’y a aucun point sur lequel s’accorder puisque l’Europe veut la guerre, et non des négociations. Nous n’allons pas l’y entraîner de force ! » a déclaré Dmitri Peskov, dans une interview accordée au Point et publiée ce 23 avril. Le porte-parole du Kremlin était alors interrogé sur le regard que Moscou porterait sur une éventuelle présence de « l’Europe » à la table des négociations, en vue de résoudre le conflit en Ukraine.
« Jusqu’à présent, elle n’a montré aucun signe d’indépendance. C’est comme si toute l’Europe travaillait pour l’administration Biden ! » a poursuivi Peskov, ajoutant que l’Europe « n’est pas souveraine ». Interrogé sur les relations entre les États-Unis et la Russie, le porte-parole du Kremlin a déclaré que « réguler le conflit avec l’Ukraine sans remettre en selle des relations normales entre Washington et Moscou est impossible ».
Concernant le conflit avec Kiev et les « exigences » de Moscou pour mettre fin aux hostilités, Peskov a rappelé que les forces ukrainiennes devaient « déposer les armes » et se « retirer » des territoires des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ainsi que des régions de Kherson et de Zaporojié. Des conditions qu’avait énoncées Vladimir Poutine en juin 2024. « Je ne sais pas pourquoi aujourd’hui personne ne s’en souvient », a tancé le porte-parole du Kremlin.
« Il faut donc un statut neutre pour l’Ukraine »
Celui-ci a par ailleurs rappelé la nécessité pour la Russie de garantir sa propre sécurité, notamment face à l’extension continue de l’OTAN vers ses frontières. « Si vous voulez garantir la sécurité de l’Ukraine et que vous l’attirez dans l’Otan, vous violez la sécurité de la Russie », a-t-il souligné à cette occasion. « Il faut donc un statut neutre pour l’Ukraine. Et reconnaître la réalité pour les territoires » a-t-il ajouté.
Fin 2021, quelques semaines avant l’éclatement du conflit russo-ukrainien, Moscou avait réclamé à Washington et à l’OTAN des garanties écrites en matière de sécurité, dont la non-intégration de l’Ukraine au bloc militaire occidental. Une demande qu’avaient formellement rejetée les États-Unis et l’OTAN.
« Ni Macron ni les autres dirigeants européens n’ont voulu écouter Poutine quand il leur a dit qu’on avait acculé la Russie sur le plan de sa sécurité et que c’était inacceptable », a déclaré Peskov plus tard dans l’entretien.
Source : RT Francais