Dans une interview accordée cette semaine à Fox News, le principal diplomate américain, Marco Rubio, a fait un aveu accablant. Il a qualifié le conflit en Ukraine de guerre par procuration entre les États-Unis, leurs alliés de l’OTAN et la Russie.
Coup de théâtre. Du jour au lendemain, le récit justifiant la guerre soutenue par l’OTAN depuis trois ans se révèle être un mensonge éhonté. Il ne s’agit pas de “défendre l’Ukraine” contre une prétendue agression russe non provoquée. Il s’agit d’une guerre par procuration. En d’autres termes, les causes et les responsabilités sont bien plus profondes.
C’est ce que Moscou et de nombreux autres observateurs internationaux n’ont cessé de répéter. Reconnaître que le conflit est une guerre par procuration, c’est commencer à admettre une plus grande part de responsabilité, et s’attaquer aux causes profondes pour parvenir à un véritable règlement pacifique.
Le secrétaire d’État Rubio a ensuite appelé avec insistance à mettre fin à la guerre pour épargner des vies. Il a affirmé que le conflit s’était enlisé, sans toutefois aller jusqu’au mot “défaite”. Mais c’est bien de défaite qu’il s’agit.
Rubio a dénoncé la manière dont la précédente administration Biden et le Congrès (dont il faisait lui-même partie en tant que sénateur) ont alimenté le conflit aux côtés d’autres pays membres de l’OTAN via une campagne vouée à l’échec. Il est maintenant temps de mettre fin au conflit, a-t-il déclaré.
Le ministre des Affaires étrangères américain est apparu à la télévision arborant une croix de cendres bien visible sur le front. Les chrétiens du monde entier entament les préparatifs de Pâques en se couvrant de cendres en signe de repentance. La “confession” de Rubio sur l’échec de la politique américaine d’une guerre par procuration contre la Russie en Ukraine peut être considérée comme une reconnaissance tardive de Washington de la nécessité à cesser, renoncer et faire amende honorable pour la paix.
Tel n’est pas le cas des chefs d’État européens, qui persistent à colporter des mensonges sur les prétendus nobles objectifs de la guerre en Ukraine.
Après le camouflet humiliant infligé par le président américain Donald Trump au dirigeant ukrainien Vladimir Zelensky dans le bureau ovale la semaine dernière, les responsables politiques européens ont apporté leur soutien au régime de Kiev.
Les collaborateurs de Trump ont écarté Zelensky de la Maison Blanche vendredi dernier pour avoir refusé avec hargne de se conformer à une initiative américaine en faveur de la paix en Ukraine. Cette semaine, Zelensky, pris de remords, a écrit une lettre à Trump pour s’excuser et solliciter une aide militaire américaine plus conséquente. Il est peu probable que le président ukrainien, désormais sur la touche, ait convaincu l’administration Trump de sa volonté de signer un accord de paix.
Entre-temps, la Maison Blanche a suspendu l’aide militaire et le partage des renseignements avec le régime de Kiev. Une nouvelle preuve de la réalité d’une guerre par procuration.
Cette décision a plongé les alliés européens face à un dilemme et les a confrontés à une véritable crise existentielle. Une crise dont ils sont eux-mêmes les artisans.
Un sommet d’urgence des dirigeants de l’UE a été convoqué pour obtenir davantage de soutien militaire à l’Ukraine. Les 27 pays de l’UE n’ont pas pu se mettre d’accord sur un programme d’aide en raison du veto de la Hongrie. Un autre sommet est prévu le 20 mars, afin de contourner l’objection hongroise au financement de la guerre en Ukraine.
Les dirigeants européens sont aux abois. Le revirement de la politique américaine, se désengageant de la guerre par procuration en Ukraine, est un coup dur pour les Européens. Et pour ne pas perdre la face, ils misent le tout pour le tout.
Dans le bureau ovale, Trump a tancé Zelensky en lui disant : “Vous n’avez tout simplement pas de cartes en main” pour poursuivre cette guerre.
On peut adresser le même avertissement aux gouvernements européens, y compris au gouvernement britannique, qui s’est étrangement remobilisé pour reprendre les commandes en Europe, bien qu’il ait quitté le bloc il y a cinq ans.
Cette guerre s’est soldée par des pertes effroyables. Les trois années de la plus importante guerre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ont fait plus d’un million de morts, principalement du côté de l’armée ukrainienne, et gaspillé des centaines de milliards de dollars et d’euros, une dette que les citoyens américains et européens paieront pendant des générations.
Cette guerre est un crime abominable perpétré par Washington et ses alliés européens. D’autant qu’elle aurait pu être évitée si les initiatives diplomatiques russes de fin 2021, pour répondre aux préoccupations légitimes de Moscou en matière de sécurité face à l’expansion de l’OTAN, avaient été accueillies favorablement. Mais c’était sans compter sur les impérialistes occidentaux qui ont voulu vaincre stratégiquement la Russie, et se sont servis du régime néonazi ukrainien comme pion après le coup d’État soutenu par la CIA contre un président élu à Kiev en 2014.
Les dirigeants occidentaux doivent rendre des comptes sur leurs agissements malveillants et les dommages colossaux causés en Ukraine et en Russie. Des civils russes ont été tués par les armes de l’OTAN et plus de 300 milliards de dollars d’actifs russes ont été confisqués. La Russie est en droit de demander des réparations de guerre massives.
Il faut au moins reconnaître à l’administration Trump le mérite d’avoir compris la nécessité de mettre fin aux ravages de cette guerre du mensonge.
Le vice-président américain JD Vance et Keith Kellogg, l’envoyé de Trump en Ukraine, ont également appelé cette semaine à la fin de le guerre par procuration.
Les Américains exhortent d’ailleurs les Européens à cesser d’alimenter cette guerre par leur aide militaire. C’est un revirement étonnant. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont été des va-t-en-guerre purs et durs, promptement imités par les laquais européens. Aujourd’hui, les rôles sont inversés. Les élites européennes veulent poursuivre la guerre en Ukraine, tout en mentant sur leur prétendue aspiration à une “paix durable”.
Le président russe Vladimir Poutine n’a cessé de répéter que si les puissances occidentales cessent d’acheminer des armes en Ukraine, le conflit s’arrêtera rapidement. La diplomatie pourrait alors commencer à s’attaquer aux causes profondes du conflit et à instaurer une paix mutuelle et durable.
Le vice-président Vance a souligné à juste titre qu’en faisant de Zelensky un héros, un “combattant de la liberté”, les Européens prolongent le massacre et la destruction de l’Ukraine, et risquent de provoquer une guerre plus étendue.
Mais alors que les Américains ont (enfin) adopté une approche réaliste et sensée, les Européens, eux, persistent à mentir et à se bercer d’illusions sur cette guerre par procuration contre la Russie.
Cette semaine, le président français Emmanuel Macron s’est fait l’écho d’autres personnalités politiques européennes en qualifiant la Russie de menace pour l’Europe. Les Français, les Britanniques et d’autres s’obstinent à alimenter cette guerre sans issue en accumulant des dettes astronomiques et en proposant d’envoyer des troupes de “maintien de la paix” en Ukraine. Moscou a pourtant averti qu’une telle décision serait synonyme de guerre directe.
Macron est à ce point acculé qu’il se livre à des fanfaronnades nucléaires, proposant de déployer des armes nucléaires françaises pour “défendre” l’Europe. Pourquoi Macron et les autres élites européennes ne se contentent-ils pas du recours à la diplomatie, comme les Américains ?
La folle imprudence des Européens a de multiples origines : leur indécrottable russophobie, leurs accointances avec le complexe militaro-industriel, leur dépit de s’être fait refiler le bourbier ukrainien par leur parrain américain, et leur impératif existentiel de continuer à faire de cette guerre une noble cause, au lieu de regarder la réalité en face, et reconnaître la sordide guerre par procuration qu’ils mènent contre la Russie.
Leurs mensonges, leur duplicité, leur mauvaise conscience et, en fin de compte, leur impuissance sont tels que les Européens persisteront probablement dans leur folie des grandeurs. Se repentir serait politiquement fatal. Ainsi, en s’enferrant dans leurs illusions, l’Union européenne et son bras armé, l’OTAN, sont en train de s’autodétruire.
Napoléon, Hitler, et maintenant les meneurs élitistes européens tomberont tous dans l’oubli, victimes de leurs mauvais calculs sur leurs rapports avec la Russie.